Burkina Faso : le gouvernement annonce la réouverture du dossier Norbert Zongo

L’annonce de la réouverture du dossier de l’assassinat de Norbert Zongo en 1998 a été faite mardi par la ministre de la Justice, Joséphine Ouédraogo, lors du Conseil des ministres.

Portrait du journaliste Nobert Zongo affichée à Ouagadougou, le 13 décembre 2014. © AFP

Portrait du journaliste Nobert Zongo affichée à Ouagadougou, le 13 décembre 2014. © AFP

Publié le 24 décembre 2014 Lecture : 1 minute.

Joséphine Ouédraogo, la ministre burkinabè de la Justice a annoncé mardi 23 décembre en Conseil des ministres que le Procureur général avait été saisi pour la réouverture du dossier Norbert Zongo. Aucune précision n’a été donnée.

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Cette annonce devrait ravir bon nombre de Burkinabè. Elle intervient dix jours après le 16e anniversaire de la mort du directeur de "L’Indépendant". Ce jour-là, des milliers de personnes avaient manifesté à Ouagadougou pour exiger la réouverture du dossier. Le Premier ministre intérimaire, le lieutenant-colonel Zida, et ses ministres de la Sécurité (Intérieur) et de la Justice avaient participé aux derniers mètres de la marche.

"Je demande que les commanditaires soient arrêtés et jugés à la hauteur de leurs forfaits", avait lancé sa veuve Geneviève devant les manifestants.

Norbert Zongo a été tué le 13 décembre 1998 alors qu’il enquêtait sur le meurtre sous la torture de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère cadet de Blaise Compaoré. L’annonce de sa mort avait choqué tous les Burkinabè et provoqué un séisme politique. Aucune condamnation n’avait été prononcée malgré des années de procédure. 

En 2006, le juge d’instruction a prononcé un non-lieu en faveur du seul accusé, Marcel Kafando, et a curieusement clos l’enquête. Dans un arrêt daté du 28 mars 2014, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, basée à Arusha, a mis en évidence les carences de l’instruction.

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>> Lire aussi : Démission d’Adama Sagnon, compromis dans l’affaire Zongo

Avec le dossier Thomas Sankara, c’est l’une des principales revendications des Burkinabè. Peu de temps après le départ de Blaise Compaoré, Adama Sagnon, nommé ministre de la Culture dans le gouvernement de transition, avait été contrait de démissionner. Sa nomination le 24 novembre avait provoqué la fureur de plusieurs organisations de la société civile. Sagnon, qui fut procureur sous la présidence de Blaise Compaoré, est en effet accusé par plusieurs de ses compatriotes d’avoir "enterré" le dossier Zongo.

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Par Vincent DUHEM

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