Manuel Da Costa : « Le Maroc est bien parti pour redevenir une des meilleures équipes de foot d’Afrique »

Il a quitté la France à 19 ans, joué dans sept pays, porté le maillot de trois sélections, il parle plusieurs langues… Le défenseur Manuel Da Costa (30 ans), pilier des Lions de l’Atlas et de l’Olympiakos Le Pirée, avec qui il domine le championnat grec, se démarque par un parcours pour le moins atypique.

Le joueur de l’Olympiakos Manuel Da Costa après un but contre le Panathinaikos, au Pirée le 13 juin 2016. © Yorgos Karahalis/AP/SIPA

Le joueur de l’Olympiakos Manuel Da Costa après un but contre le Panathinaikos, au Pirée le 13 juin 2016. © Yorgos Karahalis/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 3 novembre 2016 Lecture : 3 minutes.

Un jour peut-être, il reviendra en France pour une nouvelle étape de sa carrière. Ou pour boucler la boucle, pourquoi pas à Nancy, où il a débuté sa carrière professionnelle.

Ces dernières années, plusieurs clubs français ont tenté avec plus ou moins de conviction de le convaincre de revenir. « Cela ne s’est pas concrétisé, pour différentes raisons. Mais je ne veux pas exclure la possibilité de rejouer en France », précise le trentenaire.

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Un joueur convoité

L’été dernier, son club a refusé de le libérer à deux ans de la fin de son contrat. Le richissime président de l’Olympiakos, Evangelos Marinákis, a repoussé net toutes les avances venues notamment d’Angleterre, déclarant son international marocain intransférable.

« Je n’étais pas spécialement enclin à partir. Je joue dans un gros club qui dispute la Ligue Europa, j’ai une belle qualité de vie, un très bon contrat », se réjouit l’intéressé. « Le seul problème, concède-t-il, ce sont les actes de violence commis par des supporters. En Grèce, c’est courant, et parfois un peu lourd à vivre… »

ADN international

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La Grèce est la septième étape de ce joueur au parcours pas comme les autres. « Mon père est portugais, ma mère marocaine, je suis né près de Nancy et j’ai grandi en France », rappelle le défenseur. Un ADN international qui explique peut-être son itinéraire professionnel, qui l’a conduit aux Pays-bas (PSV Eindhoven), en Italie (Fiorentina et Sampdoria Gênes), en Angleterre(West Ham), en Russie (Lokomotiv Moscou), au Portugal (Nacional Madère), en Turquie (Sivvaspor) et en Grèce à l’heure actuelle.

« J’ai connu de belles expériences, comme au PSV, à West Ham, à Madère, en Turquie, et en Grèce. Et d’autres plus compliquées, notamment en Italie. » Ce grand garçon d’un mètre quatre-vingt, devenu polyglotte et père d’un petit garçon présente également une carte de visite internationale atypique.

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« J’ai été appelé en équipe de France, je crois que je devais avoir 16 ans. Puis par le Portugal. J’ai joué une vingtaine de matchs avec les Espoirs du Portugal, avec qui j’ai participé à l’Euro. J’ai aussi été appelé plusieurs fois en sélection A, mais sans jamais disputer la moindre minute. Un regret ? Non, pas forcément. Car je suis devenu international avec le Maroc en 2014 avec Badou Zaki, et je suis très heureux comme ça. »

De grands espoirs pour le Maroc

Surtout que depuis la nomination du français Hervé Renard à la tête des Lions de l’Atlas en février, le Maroc redécouvre une ambition qui s’était émoussée au gré des années et des déceptions.

« Sa présence est un plus. Il connaît très bien l’Afrique, il a gagné deux CAN (2012 avec la Zambie et 2015 avec la Côte d’Ivoire, ndlr), c’est un vrai meneur d’hommes et un fin tacticien », considère le défenseur. Renard, qui a fait de Da Costa son capitaine quand Mehdi Benatia, l’habituel titulaire du brassard, n’est pas sur le terrain, est forcément attendu au tournant par des supporters lassés par plusieurs années de vaches maigres.

Des Lions sur une bonne lancée

« Ok, quand les gens voient la composition de l’équipe, avec Benatia, Dirar, Amrabat, El-Arabi, Boufal, etc., ils se disent : on a quand même de bons joueurs ! Mais on doit se rappeler que d’autres sélections africaines aussi ont un gros potentiel. Et au Maroc, certains font de nous les favoris pour la CAN, que je vais disputer pour la première fois,  et sont persuadés qu’on va se qualifier facilement pour la Coupe du Monde. Il faudra compter avec le Maroc. On peut redevenir une des meilleures équipes d’Afrique. Pour l’instant, c’est bien parti. »

Depuis que Renard est aux manettes, les Lions sont invaincus. Mais ils n’ont pas encore affronté de vrai cador du football international. Cela tombe bien, la Côte d’Ivoire, qu’ils retrouveront au Gabon, est annoncée le 12 novembre prochain à Marrakech, en qualifications pour la Coupe du Monde 2018…

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