CPI : Alassane Ouattara défend l’institution et s’oppose au départ de nouveaux pays africains
À l’issue d’un entretien avec son homologue français François Hollande à Paris, le président ivoirien Alassane Ouattara a déclaré mardi ne « pas souhaiter » que de nouveaux pays africains quittent la Cour pénale internationale (CPI).
Ancien directeur du département Afrique du FMI, Alassane Dramane Ouattara a conservé un grand respect envers les institutions internationales. Depuis le perron de l’Élysée où il était invité par le président français François Hollande, le président ivoirien l’a une nouvelle fois prouvé mardi en s’exprimant en faveur du maintien de la Côte d’Ivoire au sein des États-membres de la Cour Pénale Internationale (CPI) : « La Côte d’Ivoire ne quittera pas la CPI et je pense que la plupart des pays sont dans cette volonté ».
Pas de risque d’effet domino selon ADO
Car au-delà du cas ivoirien, c’est la position des États africains vis-à-vis de la CPI qui pose actuellement question. En effet, trois d’entre eux se sont retirés du statut de Rome, instituant la CPI : l’Afrique du Sud et le Burundi en octobre, avant que la Gambie ne suive le mouvement en novembre. Interrogé par la presse sur la possibilité d’un effet domino après le départ de plusieurs pays africains, le chef de l’État ivoirien a répondu : « Non je ne le pense pas, je ne le souhaite pas ».
« Il s’agit de lutter contre l’impunité, c’est dans notre intérêt », a ajouté Alassane Ouattara. Selon lui, les Africains doivent « commencer par la justice au plan national et si possible ensuite au plan régional et continental mais ce n’est pas le cas aujourd’hui au niveau du continent. Donc la Cour pénale internationale fait son travail, souvent d’ailleurs à la demande des pays africains et des autorités africaines », a-t-il poursuivi.
Le Kenya, la Namibie et l’Ouganda pourraient pourtant suivre le mouvement
Le Kenya, la Namibie et l’Ouganda, grands détracteurs de cette instance, pourraient suivre, selon les experts, alors que le Soudan a lancé fin octobre un appel à tous les pays africains à quitter la juridiction internationale. Fondée en 2002, la CPI a compétence pour les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide commis sur le territoire de ses États membres ou par leurs ressortissants.
Selon Alassane Ouattara, la conversation avec François Hollande a porté sur « la région ouest-africaine, la lutte contre le terrorisme, la situation du continent et les relations internationales » mais aussi sur la politique intérieure française, s’agissant d’une rencontre entre deux « amis ».
Alassane Ouattara a estimé à ce propos que l’ancien président Nicolas Sarkozy avait pris une « décision courageuse » en se retirant de la vie politique française après sa défaite dès le premier tour de la primaire de la droite dimanche.
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