États-Unis : Donald Trump serait-il en train de s’adoucir ?

Dans une interview accordée au au New York Times, celui qui vient de gagner l’élection présidentielle américaine est revenu ce mardi sur plusieurs promesses de campagne.

Donald Trump, le président élu, le 9 novembre 2016. © Evan Vucci/AP/SIPA

Donald Trump, le président élu, le 9 novembre 2016. © Evan Vucci/AP/SIPA

Publié le 23 novembre 2016 Lecture : 3 minutes.

L’entretien de près d’une heure, retranscrit dans un format inédit en direct sur Twitter par les journalistes, a été l’occasion pour Donald Trump d’affirmer sa capacité à diriger les États-Unis à partir du 20 janvier 2017, en dépit du flou qui entoure bon nombre de ses propositions de campagne.

Le milliardaire, qui s’est entouré de responsables climato-sceptiques, a ainsi quelque peu adouci sa position sur le changement climatique. Il l’avait pourtant qualifié de « canular » inventé par les Chinois, et avait promis d’annuler les restrictions sur le charbon, le gaz et le pétrole de schiste. Il entendait également revenir sur la signature de l’Accord de Paris sur le climat, conclu fin 2015 par 195 pays. Mais cela n’est peut-être plus d’actualité.

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Volte-face sur le climat ?

« Je regarde ça de très près. Je reste ouvert sur cette question », a-t-il déclaré au sujet de l’accord de Paris. « Je pense qu’il y a un lien (entre l’activité humaine et le changement climatique), il y a quelque chose, mais tout dépend dans quelle mesure », a-t-il dit, en précisant qu’il était préoccupé par le coût et les effets de mesures environnementales sur la compétitivité américaine.

La position du deuxième plus gros pollueur de la planète est cruciale pour que l’accord puisse porter ses fruits et les appels se sont multipliés lors de la COP22 qui vient de s’achever à Marrakech pour que les États-Unis respectent leurs engagements.

Free Hillary ?

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Le futur président américain a aussi laissé entendre qu’il ne poursuivrait pas son ancienne rivale démocrate Hillary Clinton dans l’affaire de son serveur privé ou de la fondation de son mari quand elle dirigeait la diplomatie, contrairement à ce qu’il avait répété à l’envi durant la campagne.

Poursuivre les Clinton « diviserait énormément le pays », a affirmé Donald Trump. Sa promesse d’emprisonner son adversaire avait pourtant généré l’un des slogans les plus repris dans ses meetings : « Lock her up ! » (« Enfermez-la ! »).

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Usage de la torture

Donald Trump pourrait également avoir changé d’avis sur l’usage de la torture après en avoir parlé avec le général à la retraite James Mattis, qu’il pense « très sérieusement » nommer à la tête du Pentagone.

S’il envisageait auparavant de rétablir l’usage de la torture, et notamment la simulation de noyade, lors d’interrogatoires, Donald Trump s’est en effet dit « très impressionné » par le fait que James Mattis lui ait affirmé qu’ « un paquet de cigarettes et deux bières » suffiraient à faire parler les suspects.

La paix entre Israéliens et Palestiniens

Sa politique diplomatique reste mystérieuse, alors que les prétendants au poste de ministre des Affaires étrangères comme l’ancien maire de New York Rudy Giuliani ou le chef de file des républicains anti-Trump et adversaire de Barack Obama en 2012, Mitt Romney, se pressent au portillon. Donald Trump a notamment survolé la question du conflit syrien et assuré avoir « une perspective différente de tout le monde », sans dire en quoi elle consistait.

Il s’est montré plus passionné sur le conflit israélo-palestinien, rêvant d’être « celui qui fera la paix entre Israël et les Palestiniens », après avoir provoqué la colère des Palestiniens en proposant pendant sa campagne de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.

Il a suggéré que le mari de sa fille Ivanka, Jared Kushner, homme d’affaires et proche conseiller, pourrait jouer un rôle dans d’éventuels pourparlers de paix.

Ben Carson, ministre du Logement ?

Donald Trump a d’ores et déjà nommé des tenants d’une ligne dure sur la sécurité et l’immigration à des postes clés comme conseiller à la Sécurité nationale ou ministre de la Justice, mais il n’a pas encore choisi ses ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Économie.

Il a toutefois affirmé qu’il « envisageait sérieusement » de nommer ministre du Logement Ben Carson, son ancien rival aux primaires républicaines. Il a également néanmoins défendu la nomination de son haut conseiller Steve Bannon à la Maison Blanche.

L’ex-patron du site d’information Breitbart est lié à la nébuleuse d’extrême droite baptisée « alt-right », même s’il tente aujourd’hui de s’en éloigner, le Ku Klux Klan et l’American Nazi Party se sont réjouis de sa nomination. Pas de quoi faire vaciller Donald Trump, qui a écarté l’idée que Bannon puisse être « raciste ». C’est pourtant ce même « Alt-Right », dimanche 20 novembre au soir, qui a tenu son premier rassemblement post-électoral à Washington, conclu sur des saluts nazis et des « Heil Trump ».

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