Miss Tunisie : retour sur 60 ans d’histoire
La Tunisie élira le 3 décembre sa nouvelle miss parmi les 14 candidates en lice pour le concours de beauté national. Une compétition qui a beaucoup évolué au fil des années, des régimes politiques et des polémiques.
Retransmise à la télévision, la finale du concours Miss Tunisie 2016 se déroulera au siège de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), à Tunis. Quasi-coupées du reste du monde pendant un stage de deux semaines, ponctué de cours de sport, d’apprentissage des bonnes manières, de maintien, de mise en beauté ou encore d’arts de la table, les jeunes femmes seront d’abord départagées par un vote du public, avant d’être jugées par un jury présidé par la « madame de Fontenay » tunisienne, Aïda Antar.
Choisies autant pour leur « grâce », leur « beauté » et leur « intelligence », que pour leur « excellente réputation » et leur « bonne culture générale », les candidates doivent être « âgées de 17 à 26 ans, célibataires, non précédemment mariées ni divorcées, sans enfant, ne vivant pas maritalement, libres de tout contrat d’agence, d’imprésario ou autres », précise le premier article du règlement intérieur du concours. Au terme de plusieurs mois de castings et de préparation, il n’en restera donc qu’une : « la jeune fille tunisienne exemplaire. »
Si cet événement existe depuis la proclamation de l’indépendance tunisienne, il a connu plusieurs changements, organisationnels et contextuels. Retour sur cinq dates clé de l’histoire du concours.
1956
Pascaline Agnès est élue première Miss Tunisie de l’Histoire, et représente le pays lors du sixième concours Miss Monde, organisé à Londres le 15 octobre 1956.
1996
Le concours, qui ne s’est plus tenu depuis 1978, fait son retour sous l’impulsion d’Aïda Antar, présidente de l’Association culturelle et artistique Tej. Depuis, elle en a été l’organisatrice sans discontinuer. Cette année-là, c’est Ibtissem Lahmar qui décroche l’écharpe tant convoitée. Elle remportera ensuite le titre de 1ère Dauphine de Miss International à Osaka le 27 octobre de la même année.
Premier changement majeur opéré par Aïda Antar : la suppression du défilé en maillots de bain, par respect pour « la pudeur des candidates », déclare-t-elle.
2009
Sous Ben Ali, le concours Miss Tunisie s’inscrivait le plus souvent au programme des festivités du 7 novembre, marquant l’avènement de l’ancien président. En 2009 fut organisé le dernier événement de la sorte avant la révolution tunisienne de 2011.
2013
Annulé depuis pour cause d’instabilité politique et sécuritaire dans le pays, le concours reprend cette année avec le parti islamiste Ennahdha au pouvoir (depuis les premières élections libres du 23 octobre 2011), pour apporter un peu de « bonne humeur et de glamour au pays. » À la question d’un journaliste sur la réaction des autorités tunisiennes concernant l’organisation de ce concours de beauté, Aïda Antar avait répondu ne pas avoir besoin de l’aval du gouvernement pour « défendre la femme tunisienne ».
2016
Cette année été marqué, entre autres, par la décision d’une des candidate (représentant le gouvernorat de Monastir) de quitter le concours avant le début du stage, dénonçant le fait que certaines candidates auraient été choisies sans passer par des castings et que les 24 gouvernorats ne soient pas tous représentés.
En collaboration avec le ministère de l’Éducation, une nouvelle condition consiste cette année pour les candidates restantes à présenter un projet de réhabilitation des établissements scolaires dans leur gouvernorat d’origine. La lauréate 2016 sera ainsi « chargée d’aider les habitants de sa région sur les plans social, culturel, économique et humain », a expliqué la présidente du concours.
(Re)découvrez ci-dessous les 15 candidates en lice pour le titre 2016 :
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