Les auteurs africains qui ont marqué l’année 2016
L’année qui s’achève témoigne de la vigueur des auteurs de fictions africaines. Elle a aussi été marquée par l’émergence de nouvelles voix, pour certaines récompensées par de prestigieux prix littéraires.
En témoigne Gaël Faye, lauréat du Goncourt des lycéens pour son premier roman, Petit pays (Grasset). Phénomène littéraire de la rentrée 2016, Petit pays raconte l’enfance tourmentée de Gabriel au Burundi – alors malmené par la guerre civile. Encensé par la critique, Gaël Faye signe là son tout premier roman.
Nathacha Appanah – Tropique de la violence
Remarquée également pour ses qualités littéraires, et pour le sérieux de son propos sur Mayotte, la Mauricienne Nathacha Appanah a publié Tropique de la violence (Gallimard) en 2016. Un roman à la fois rude et réalise sur la violence adolescente croisant plusieurs destins.
Ali Zamir – Anguille sous roche
Le Comorien Ali Zamir avait, pour sa part, défrayé la chronique suite à ses difficultés d’obtention de visa lui permettant de rejoindre la France, où il était sélectionné pour plusieurs prix. Son roman, Anguille sous roche (le tripode), a obtenu le Prix Senghor du 1er roman francophone et francophile 2016. Ecrit en une seule et unique phrase, ce roman nous livre une expérience littéraire aussi saisissante qu’envoûtante.
Imbolo Mbue – Voici venir les rêveurs
Américaine d’origine camerounaise, Imbolo Mbue a publié Voici venus les rêveurs (Belfond). Un roman qui met en scène une famille africaine désenchantée par le rêve américain, dans la tourmente de la crise des subprimes. À 33 ans, elle signe un premier livre loin des clichés et d’une grande justesse.
Leonora Miano – Crépuscule du tourment
Camerounaise également, mais du côté francophone, Leonara Miano est l’auteure de Crépuscule du tourment (Grasset). Récompensée en 2013 par le prix Femina pour son roman La Saison de l’ombre. Cette fois-ci, elle nous narre l’histoire de quatre femmes liées au destin d’un seul et même homme.
Toutes dévoilent leur vie intime, avec leurs sensibilités propres, tout en ayant en partage une souffrance secrète, enfouie en chacune d’elles. Ce roman polyphonique parle avec justesse de la condition féminine en Afrique.
Abdelaziz Baraka Sakin – Le Messie du Darfour
Dans Le Messie du Darfour (Zulma), Abdelaziz Baraka Sakin puise dans l’actualité politique soudanaise pour produire un roman résolument fort et engagé. Censuré au Soudan depuis de nombreuses années pour ses prises de positions – il est interdit de traiter du Darfour au Soudan, même dans le cadre d’une fiction, Abdelaziz Baraka Sakin vit en Autriche où il a obtenu l’asile politique.
Le Messie du Darfour raconte l’histoire de la belle Abderahman, au prénom si masculin mais à la beauté marquée d’une cicatrice sur la joue, unique rescapée de sa famille massacrée. Celle-ci tombe amoureuse du soldat Shiriki enrôlé de force dans l’armée. Le Messie du Darfour se rapproche du théâtre de l’absurde en décrivant une guerre sans fin dans un pays à la dérive.
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