Application de l’accord en RDC : la Majorité présidentielle pose ses conditions

La coalition au pouvoir en République démocratique du Congo a conditionné mardi sa participation aux négociations sur l’application de l’accord de cogestion du pays avec l’opposition à une reconduction par le président Joseph Kabila de la médiation des évêques qui a permis une sortie de crise in extremis.

Joseph Kabila, président de la RD Congo. © John Bompengo/AP/SIPA

Joseph Kabila, président de la RD Congo. © John Bompengo/AP/SIPA

Publié le 3 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

Les évêques catholiques avaient invité mardi la majorité et l’opposition à déposer mercredi des propositions écrites sur les modalités de désignation du Premier ministre, des membres du Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA), la taille du futur gouvernement et le partage des rôles pendant la transition, selon l’abbé Donatien Nshole, porte-parole de l’épiscopat congolais.

Mais la majorité a posé mardi des conditions à la mise en œuvre de l’accord signé avec l’opposition le 31 décembre. Celui-ci vise à trouver une solution à la crise provoquée par le maintien au pouvoir du président Kabila malgré l’expiration de son mandat.

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« Les évêques doivent d’abord présenter le rapport (au sujet de l’accord, ndlr) au président de la République et celui-ci devra reconfirmer dans son pouvoir discrétionnaire le mandat des évêques et le préciser pour la suite », a déclaré Aubin Minaku, secrétaire général de la Majorité présidentielle (MP).

Aubin Minaku, qui est aussi le président de l’Assemblée nationale, a souligné que la MP ne pourrait se prononcer sur une éventuelle mise en œuvre de l’accord sans un avis favorable de Joseph Kabila. « C’est le moment de respecter les prérogatives du président de la République, la Constitution et les institutions de la RDC », a-t-il insisté.

« Nul retard, nul subterfuge, nul blocage »

Un des principaux opposants au régime a immédiatement protesté contre toute velléité de sabotage du compromis qui permet au président Kabila de rester en fonction jusqu’à l’élection, à la fin de l’année, de son successeur mais lui interdit de se représenter.

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« Nul retard volontaire, nul subterfuge, nul blocage ne seront tolérés dans l’application de l’accord », a écrit dans un communiqué l’opposant en exil Moïse Katumbi.

Sauvegarder les acquis

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Dans un communiqué publié mardi, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie Michaëlle Jean encourage « tous les acteurs congolais (…) à tout mettre en œuvre pour sauvegarder les acquis de cet accord et s’engager résolument en faveur d’une transition politique pacifique et démocratique ».

Cet accord négocié pendant deux semaines a permis d’éviter une possible explosion de violences après que Kabila, au pouvoir depuis 2001, s’est maintenu malgré la fin de son mandat le 20 décembre 2016.

Selon le compromis, l’opposition doit diriger un gouvernement de transition jusqu’aux nouvelles élections prévues fin 2017 et un conseil de supervision sera chargé de veiller au respect de l’accord.

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