Mali : 50 millions d’euros pour l’assainissement de Bamako

En marge du sommet Afrique-France, la Banque africaine de développement a signé avec le gouvernement malien pour la construction de deux stations de traitement des vidanges domestiques, dans un contexte d’urbanisation galopante.

Le fleuve Niger, à Bamako. Photo d’illustration. © Daou Bakary Emmanuel pour JA

Le fleuve Niger, à Bamako. Photo d’illustration. © Daou Bakary Emmanuel pour JA

Publié le 19 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

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Si l’héritage politique du dernier sommet Afrique-France de Bamako, les 13 et 14 janvier dernier, n’est pas garanti, tout du moins aura-t-il permis une avancée sur un sujet autrement plus terre à terre : l’assainissement de la capitale malienne.

Celle-ci connaît une croissance urbaine sans précédent depuis quinze ans, estimée à près de 6% par an, et devrait compter d’ici 2015 trois millions d’habitants dans ses six communes et au-delà. En 2009, ils n’étaient qu’ 1,9 million.

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En marge du sommet politique, la BAD et le Gouvernement malien se sont mis d’accord sur une intervention commune, qui verra la construction de deux nouvelles stations de traitement des boues de vidange domestiques (boues fécales), dans les quartiers de Magnambougou et Sotuba.

L’institution bancaire panafricaine a consenti un prêt de 25 milliards de F CFA (38 millions d’euros), dont les conditions ne sont pas précisées dans le communiqué qu’elle a diffusé vendredi 13 janvier.

Il est complété par des crédits publics du Gouvernement malien, qui interviendra dans la construction mais aussi dans le « renforcement des capacités des structures en charge de gérer le secteur de l’assainissement au Mali », selon la communication de la BAD, à hauteur de 6,5 milliards de F CFA (9,9 millions d’euros) .

Une croissance urbaine très rapide

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La croissance urbaine de la ville de Bamako « s’effectue sans que les services et infrastructures ne se développent à un rythme équivalent. Les quartiers périphériques de la ville sont particulièrement sous-équipés, et peu denses. L’effort de rattrapage à réaliser est énorme, notamment pour l’assainissement », estimait l’AFD dans une note de présentation du sujet de l’assainissement dans la capitale malienne, auquel l’agence prévoyait d’allouer 20 millions d’euros en 2013.

L’effort de rattrapage à réaliser est énorme, notamment pour l’assainissement.

Le 27 mai 2016, les travaux de construction d’une station de traitement d’eau d’une capacité de 288 000 mètres cubes par jour, à Bakala au sud-ouest de Bamako, ont été inaugurés. 106 millions d’euros ont été alloués par la Banque européenne d’investissement (BEI), l’Union Européenne et l’AFD pour ce chantier.

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30% des Subsahariens ont accès à l’assainissement

Toilettes, fosses, puisards, collecte et évacuation des eaux usées… L’ assainissement demeure globalement très déficitaire sur le continent. Environ 30% des Subsahariens avaient accès à l’assainissement en 2010. Ce chiffre reste inchangé.

Et il faut ajouter à ce bilan des effets à long terme plus difficiles à évaluer, comme l’apparition d’épidémies, le mauvais développement infantile ou la dégradation de l’environnement.

La BAD elle-même a revu sa position sur le sujet. Alors qu’elle consacrait en 2003 environ 56 millions d’euros aux projets d’accès à l’eau et à l’assainissement, elle avait financé en 2010 des projets pour un montant de 530 millions, dont 25% pour l’assainissement.

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