Côte d’Ivoire : le prix du cacao enregistre sa plus forte baisse depuis 2012
En Côte d’Ivoire, le prix minimum du cacao garanti aux producteurs est passé de 1 100 à 700 francs CFA le kilogramme. La chute continue des cours du cacao, dont le prix a baissé de 30% depuis six mois, a durement affecté les rentrées fiscales du pays.
Ce jeudi 30 mars, le gouvernement ivoirien a fixé à 700 francs CFA (1 euro) le prix bord champ (prix payé au producteur) du kilogramme de cacao pour la campagne intermédiaire 2016-2017 qui démarrera le 1er avril. Depuis le début de la réforme du secteur en 2012, le prix payé aux producteurs n’avait jamais chuté aussi fortement.
Cette annonce intervient dans un contexte mondial difficile, marqué par la chute drastique des cours internationaux du cacao (plus de 30%) depuis le mois d’octobre 2016. Cette situation plonge la Côte d’Ivoire dans la crise car elle a notamment un impact sur le budget national, dont une partie est alimentée par la fiscalité sur le cacao.
« La chute des cours impactera les finances publiques, a expliqué Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement au sortir de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, ce 30 mars. Tous les ministères réviseront à la baisse leur budget » .
Renoncements sur la fiscalité du cacao
Pour respecter la promesse de donner 60% du prix international aux paysans, l’État à dû renoncer à la taxe d’enregistrement auprès du fisc de 5% et a procédé à la réduction d’une partie des autres taxes. Ce qui représente environ 43,4 milliards de francs CFA de pertes sèches pour la Côte d’Ivoire.
Le déficit budgétaire ivoirien devrait augmenter à 5% du PIB cette année, contre 3,9% pour 2016, selon Renaissance Capital. Le pays doit prochainement lancer un eurobond, son premier financement international depuis 2015.
La baisse des cours du cacao a notamment mis au jour des défaillances dans le système de ventes à terme du cacao en vigueur en Côte d’Ivoire. Certains exportateurs ont ainsi fait défaut sur leurs contrats, obligeant le Conseil Café Cacao (CCC) à revendre d’importants volumes de fèves à prix déprimé. Contraint de maintenir le prix minimum d’achat garanti au producteur (1 100 CFA cette année), le CCC avait dû puiser dans ses réserves financières.
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