Le Ghana et la Côte d’Ivoire s’associent face à la crise du cacao
La Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux principaux producteurs de cacao dans le monde, ont fait part mercredi 12 avril dernier leur volonté d’approfondir leur collaboration et de coordonner leurs stratégies de production afin de combattre la volatilité des prix.
Agriculture : l’Afrique tire son épingle du jeu
Que ce soit avec le maraîchage en Afrique de l’Ouest, l’industrie agroalimentaire au Maroc ou encore le secteur du parfum à Madagascar, le continent se révèle plein de ressources lorsqu’il s’agit d’exploiter sa première source de richesse.
Les deux économies d’Afrique de l’Ouest, qui représentent à elles deux 60% de la production mondiale de Cacao, ont été durement touchées par la baisse du cours de celui-ci : le cacao a perdu un tiers de sa valeur depuis l’été dernier.
« Il est devenu impératif pour nos pays de prendre des décisions sur […] la production et la stabilité, et sur l’épineuse question de la volatilité des prix », a ainsi déclaré Massandjé Touré-Litsé le 12 avril.
La directrice générale du Conseil café-cacao (CCC) s’exprimait au terme d’une réunion à Abidjan avec son homologue ghanéen, Joseph Boahen Aidoo, le directeur général de Cocobod (Ghana Cocoa Board), l’organisme régulateur du secteur à Accra.
Les deux chefs de l’État ont donné des instructions très fermes.
« Nous avons une très très forte implication au sommet de l’État, a poursuivi Massandjé Touré-Litsé. Les deux chefs de l’État [Alassane Ouattara et Nana Akufo-Addo] ont donné des instructions très fermes. Dorénavant, les leaders de la filière cacao dans le monde parleront d’une seule voix partout et à chaque instant ».
L’Organisation internationale du cacao (International Cocoa Organisation, Icco), implantée à Londres depuis 1973, doit en ce sens installer le 25 avril son siège à Abidjan.
Les deux pays voisins prévoient ainsi de tenir des réunions fréquentes et sont en train d’établir un comité technique conjoint en vue de réfléchir au meilleur moyen de coordonner leur stratégie de production et s’assurer que les prix soient suffisamment élevés pour permettre aux planteurs de poursuivre leur production.
Les budgets des deux pays perturbés
Cette chute brutale a perturbé le budget des deux pays, au point que la Côte d’Ivoire a été obligée de demander une rallonge au FMI. Le pays a par ailleurs dû baisser le prix garanti aux producteurs, le faisant passer de 1 100 (1,6 euro) à 700 francs CFA le kilogramme, soit la plus forte baisse depuis 2012.
La situation est telle que le 6 avril dernier, un groupement de planteurs de cacao, le Syndicat national agricole pour le progrès en Côte d’Ivoire (SYNAP-CI), a décidé d’intenter un procès contre les dirigeants du Conseil café-cacao à qui il reproche « l’opacité de sa gestion ».
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