Burkina : le procès de Blaise Compaoré et de ses ministres est un « règlement de comptes », selon l’ex-parti au pouvoir

Le procès à venir de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire, et de ses derniers ministres pour leur implication présumée dans la répression de l’insurrection populaire d’octobre 2014 qui a entraîné la chute du régime, est un « règlement de comptes politiques », a dénoncé mercredi son parti.

Blaise Compaoré devant la presse au 14e sommet de la francophonie à Kinshasa, le 14 octobre 2012. © Baudouin Mouanda pour JA

Blaise Compaoré devant la presse au 14e sommet de la francophonie à Kinshasa, le 14 octobre 2012. © Baudouin Mouanda pour JA

Publié le 19 avril 2017 Lecture : 1 minute.

Dans un communiqué adressé mercredi 19 avril, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a dénoncé les poursuites contre l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, qui vit en exil en Côte d’Ivoire, et les ministres de son dernier gouvernement, dont le procès doit s’ouvrir à Ouagadougou le 27 avril prochain.

L’ex-parti au pouvoir y voit « une violation manifeste de l’État de droit, au triple plan de leur recevabilité, de la nature des faits reprochés aux personnes inculpées et de l’instrumentalisation de nos institutions à des fins de règlement de comptes politiques ».

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« Nous ne nous faisons pas d’illusions. Les dés sont jetés », a estimé le parti, accusant le pouvoir de livrer une « chasse aux sorcières » contre les « anciens ministres pourchassés par la vindicte du régime » actuel.

La peine de mort ? 

Les membres du gouvernement du Premier ministre Beyon Luc Adolphe Tiao, y compris l’ancien président Blaise Compaoré, qui était aussi ministre de la Défense, sont poursuivis pour « complicité d’homicide volontaire » et « coups et blessures volontaires ».

La justice leur reproche leur participation au conseil extraordinaire des ministres du 29 octobre 2014, alors que les mouvements de la société civile et de l’opposition manifestaient contre la modification de la Constitution. « Au cours de ce conseil des ministres, il a été décidé de prendre une réquisition complémentaire spéciale faisant appel à l’armée pour maintenir l’ordre avec usage d’armes à feu », avait expliqué le parquet en février.

Parmi les 34 membres du dernier gouvernement de Compaoré, deux anciens ministres – Clothilde Ky (déléguée au Budget) et Yacouba Ouédraogo (Sport) -, qui n’avaient pas participé à ce Conseil, ont bénéficié d’un non-lieu.

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Les autres ministres ont été inculpés mais bénéficient d’une liberté provisoire avec interdiction de quitter le pays. Tous risquent la peine de mort. Sans surprise, l’ex-chef de l’État ne se présentera pas devant les juges.

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