Le chinois Chinalco veut reprendre l’intégralité du gisement de fer de Simandou

Le groupe chinois Chinalco a demandé à la Guinée de lui octroyer, sans appel d’offres, les blocs 1 et 2 de l’immense gisement de fer de Simandou, a révélé Reuters lundi 15 mai.

Du minerais de fer débarqué dans le port de Rizhao, en Chine, en mars 2010 (illustration). © AP/SIPA

Du minerais de fer débarqué dans le port de Rizhao, en Chine, en mars 2010 (illustration). © AP/SIPA

Publié le 18 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

La demande du groupe étatique chinois s’inscrit dans la stratégie globale de l’empire du milieu, baptisée Nouvelle route de la soie, et qui vise à sécuriser l’approvisionnement du pays en ressource stratégique. Pour rappel, la Chine est le plus gros producteur et consommateur d’acier au monde.

En octobre 2016, le géant minier Rio Tinto avait annoncé avoir vendu à Chinalco la majorité de ses parts dans les blocs 3 et 4 de Simandou. Une vente qui avait suscité l’espoir que l’exploitation du gisement démarre enfin.

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Une demande non conforme au code minier

Pour l’instant, la demande chinoise n’est pas conforme au code minier guinéen qui stipule que « l’attribution des blocs abritant des gisements connus doit se faire via un appel d’offre transparent. »

Toutefois, un négociateur du gouvernement interrogé par Reuters a dévoilé que la Guinée pourrait accepter la proposition chinoise, à condition, entre autre, que Chinalco rehausse les objectifs de production annuels au dessus de la barre actuelle, fixée à 100 millions de tonnes.

Stratégie de long terme

D’autres facteurs pourraient faire échouer cette demande.

L’actuelle surabondance en minerais de fer sur les marchés ne donne en effet aucune raison à Chinalco de se presser, alors que la Guinée aimerait démarrer le projet au plus vite.

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L’intérêt chinois pour le gisement de Simandou semble s’inscrire dans une stratégie de long terme visant à contrôler des ressources.

Un imbroglio judiciaire

Rio Tinto détenait les droits de la totalité du gisement de Simandou jusqu’en 2008, date à laquelle l’ex-président Lansana Conté a séparé le projet en deux.

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BSGR, l’entreprise de Steinmetz, a racheté la deuxième partie (bloc 1 et 2) avant de vendre 51% des parts au brésilien Vale. En 2014, une enquête menée par les autorités américaines, guinéennes et européennes a débouché sur l’incarcération d’un ancien associé de BSGR pour corruption. BSGR et Vale se sont alors vus retirer leur permis.

Contestant cette décision, BSGR a engagé des actions en justice. Le bloc concerné (1 et 2) est désormais au cœur d’un imbroglio judiciaire entre la Guinée, Rio Tinto, Vale et BSGR.

Besoin d’infrastructures massives

En mars 2017, Chinalco a envoyé au gouvernement une ébauche d’accord qui comprenait une proposition de prise de contrôle des blocs 1 et 2, préalable à l’exploitation des blocs 3 et 4.

Pour exploiter le gisement, qui contient des milliards de tonnes de minerais de fer parmi les plus concentrés du monde, la Guinée doit investir quelques 23 milliards de dollars d’infrastructures, dont une voie ferrée de 650 km, 35 ponts, 24 km de tunnel et un port en eau profonde.

L’autre option serait de passer par le Liberia, dont le littoral est plus proche, mais le gouvernement s’y refuse, estimant que le projet de chemin de fer aurait un impact immense sur le développement du pays.

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