Cameroun : Paul Biya reconnaît la responsabilité de Camrail dans la catastrophe ferroviaire d’Eseka
Le président Paul Biya a tranché. Mardi, dans un communiqué, il a évoqué la responsabilité de la société ferroviaire Camrail dans le déraillement d’Eseka du 21 octobre 2016. Le chef de l’État a également plaidé pour la « prise de sanctions appropriées à l’encontre des responsables » et annoncé le déblocage d’un milliard de francs CFA à destination des victimes et de leurs familles.
A-t-il senti la pression monter ces dernières semaines ? Toujours est-il que Paul Biya a finalement publié les conclusions du rapport de la commission d’enquête menée par son Premier ministre sur la catastrophe ferroviaire d’Eseka, qui a fait (officiellement) 79 morts, le 21 octobre 2016. Mardi 23 mai il a publié un communiqué dans lequel il évoque la « responsabilité à titre principal » de Camrail dans le déraillement.
Le chef de l’État évoque dans le document la « surcharge » du convoi, le « freinage défaillant », l’ »absence de vérification sérieuse » des freins ainsi que la non-prise en compte des avertissements du conducteur par la compagnie ferroviaire. En outre, il ajoute que l’action de l’État en matière d’opérations de secours devrait être renforcée pour « une plus grande réactivité, une plus grande cohérence et une plus grande fluidité ».
« Le verrou politique a sauté »
Paul Biya a par ailleurs annoncé la transmission à la justice du rapport d’enquête de la commission dirigée par le Premier ministre. Il dit également souhaiter le lancement un audit de la concession signée entre l’État et Camrail sur les activités ferroviaires, l’ouverture de discussions pour une «plus grande présence de l’État dans la société », et la création d’une société de gestion du patrimoine des chemins de fer, qui serait notamment chargé de moderniser et de développer le rail camerounais.
« Le président de la République a décidé de débloquer une somme d’un milliard de francs CFA pour une assistance complémentaire à verser aux victimes et à leurs ayants-droit », ajoute encore le communiqué, qui évoque l’érection d’une stèle à la mémoire des morts d’Eseka. Des décisions globalement bien accueillies par les familles.
« Le verrou politique a sauté », a notamment déclaré l’avocat d’un collectif de victimes de la catastrophe, qui regrette toutefois que le discours n’aborde pas le sort des personnes toujours portées disparues et non comptabilisées dans le bilan officiel.
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