Cinéma : les Journées cinématographiques de Carthage veulent retrouver leur identité
Le producteur Néjib Ayed, qui a remplacé en février dernier Brahim Letaief à la tête des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), a présenté mardi au pavillon tunisien du village international du festival de Cannes la 28e édition de l’événement.
Le nouveau « patron » du doyen des festivals africains et arabes consacrés au septième art, créé il y a 51 ans, a affirmé avec force mardi 23 mai qu’il voulait entreprendre une sorte de refondation de ces Journées qui auront lieu du 4 au 11 novembre 2017. Celles-ci, laisse-t-il entendre en critiquant apparemment sans ménagement les organisateurs auxquels il succède, avait quelque peu perdu son âme ces dernières années en privilégiant le glamour.
Fini, donc, pour l’essentiel les paillettes, et notamment le ballet des voitures sur le tapis rouge. Retour aux fondamentaux. Ce qui implique de « cesser de mimer d’autres festivals » – on peut supposer que le directeur des Journées visait là sans le citer le festival de Marrakech – et un « retour à l’esprit militant des débuts » pour promouvoir le cinéma d’auteur africain et arabe. Et cela tout en s’inscrivant dans une approche tricontinentale en prêtant une attention particulière aux cinémas d’Amérique latine et d’Asie. Ainsi, en plus de la classique compétition et de « focus » sur l’Algérie et l’Afrique du Sud, la prochaine édition proposera de mettre particulièrement en évidence les cinématographies très dynamiques de l’Argentine et de la Corée du Sud.
Festival très populaire
Parmi les nombreuses innovations annoncées par Néjib Ayed, citons encore un doublement du montant des prix pour les films distingués par le palmarès, la re-création d’une section documentaire indépendante, l’organisation de débats à destination des professionnels ou des cinéphiles, l’apparition de nouveaux « ateliers » pour aider les réalisateurs et producteurs à mener à bien leurs projets, une compétition à part entière pour les films d’école. De quoi relancer ce festival très populaire – 180 000 spectateurs payants en 2016 ! – qui était jusqu’à très récemment une biennale et vient de devenir annuel ? Réponse en novembre prochain.
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