Burkina : le mystère demeure autour du corps de Thomas Sankara

Les conclusions de la contre-expertise réalisée sur les restes présumés de l’ancien président du Burkina-Faso, tué en 1987, jettent à nouveau le trouble sur la localisation de la vraie tombe de Thomas Sankara. « Aucun profil génétique » n’a pu être établi sur les corps exhumés dans la tombe où Thomas Sankara et douze de ses compagnons sont supposés avoir été enterrés, a annoncé l’avocat de la famille après la livraison des résultats lundi 19 juin.

Thomas Sankara, président du Conseil national de la révolution (CNR), en mars 1986 à Bobo-Dioulasso. © Fabrice GUYOT / Archives JA

Thomas Sankara, président du Conseil national de la révolution (CNR), en mars 1986 à Bobo-Dioulasso. © Fabrice GUYOT / Archives JA

Publié le 20 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

« C’est malheureux, c’est même triste de constater que cela n’a pas été possible, mais cela ne met pas fin à la procédure », regrette Me Stanislas Bénéwende Sankara, l’avocat de la famille de Thomas Sankara – qui n’a aucun lien de parenté avec le président assassiné. Les résultats de la contre-expertise ADN réalisée sur les corps présumés de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons qui avaient été exhumés en mai 2015 ont été livrés ce lundi 19 juin. Mais ils n’ont pas permis de déterminer avec certitude l’identité des victimes.

« À la suite ce cette nouvelle expertise, il n’a été observé aucun profil génétique pour ces marqueurs, ce qui veut dire que le résultat est exactement comme celui qui avait déjà été rendu par la première expertise, c’est-à-dire un résultat négatif : on n’a pas pu identifier l’ADN », détaille l’avocat de la famille de Thomas Sankara. « Cela signifie que la demande de la famille du président Thomas Sankara qui consistait à ce qu’on identifie l’ADN n’a pas prospéré. »

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La procédure pour tenter de lever le voile sur les circonstances de l’assassinat de l’ancien président burkinabè en 1987 continue donc, mais « avec des difficultés majeures quant à pouvoir certifier qu’il s’agit de l’ADN », souligne l’avocat, qui précise que les familles vont aviser de la suite de leurs demandes en fonction de ce que le juge chargé de l’enquête fera des résultats de cette nouvelle contre-expertise.

Treize personnes inculpées

Après l’exhumation des corps, en mai 2015, une première expertise avait été réalisée en France. Mais elle n’avait pas permis de déterminer l’identité des victimes. Des résultats que la famille de Thomas Sankara avait remis en cause, exigeant du juge d’ordonner une contre-expertise. Cette dernière, cette-fois ci, été réalisée en Espagne.

L’enquête sur le meurtre de Thomas Sankara a été relancée après la chute de Blaise Compaoré, en octobre 2014. Longtemps laissée en sommeil, elle a été relancée par le gouvernement de transition en mars 2015.

Seize personnes sont actuellement poursuivies, dont treize ont été inculpées pour « assassinat, recel de cadavre, complicité de ces infractions ou de faux en écriture publique ou authentique ». Blaise Compaoré, toujours en exil en Côte d’Ivoire, a pour sa part été inculpé de « complicité d’attentat, d’assassinat et complicité de recel de cadavre ». Il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international.

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