La nouvelle compagnie Air Sénégal achète ses deux premiers avions au Bourget
Signé mardi 20 juin, à l’occasion du Salon international de l’aéronautique du Bourget, le contrat d’achat de deux avions ATR par Air Sénégal marque les débuts de la nouvelle compagnie aérienne sénégalaise qui démarrera ses opérations par étapes, d’abord sur le réseau domestique et régional, puis vers l’Afrique de l’Ouest et la France.
On pourra dire que c’est là, sur le « statique » du Salon international de l’aéronautique du Bourget, ce mardi 20 juin, qu’est probablement née Air Sénégal SA. Car on sait désormais que le premier avion qui décollera le 7 décembre prochain des pistes du nouvel Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Dakar et qui sera aux couleurs du nouveau pavillon national sénégalais sera un ATR 72-600.
C’est sous l’aile droite d’un appareil similaire aux couleurs de la compagnie low cost indienne IndiGo – qui s’est montrée intéressée pour en acheter une cinquantaine début mai – qu’a été officialisé en fin d’après-midi l’achat par Air Sénégal de deux ATR de cette catégorie.
50 millions d’euros
Montant global de la transaction : 50 millions d’euros, au prix catalogue, financés par un crédit-export auprès de la Coface et de la SACE, son homologue italienne. D’une capacité de 68 à 78 places, ils seront livrés en novembre prochain.
Présents, le directeur général de la compagnie, Mamadou Lamine Sow, accompagné de Christian Scherer, directeur général de l’avionneur franco-italien basé près de Toulouse, de la ministre sénégalaise du Tourisme et des Transports, Maimouna Ndock Seck et de son homologue française, Elisabeth Borne, ont d’abord eu droit à une visite du cockpit et de la cabine. Ils ont pu découvrir le système de divertissement et d’information sur tablettes qui sera proposé aux passagers. L’appareil offre également le wifi. Sa navigation embarquée s’inspire de celle de l’A380.
Opération à faible coût
Avantage pour la compagnie : l’avion peut se poser partout, sur pistes courtes, non asphaltées, par météo défavorable, avec un faible coût d’opération. « Ce turbo-propulseur offre 40% de consommation de moins qu’un jet de la même taille, il peut faire demi-tour sur lui-même, il n’a pas besoin d’équipements, de camionnettes pour le déchargement des bagages, il est parfaitement autonome » vante Christian Scherer, directeur général d’ATR, qui voit dans le marché africain un très gros potentiel pour 300 de ses avions d’ici à 20 ans, 10% du marché mondial.
Cette nouvelle compagnie est structurée autour d’un plan plus solide que ses ancêtres
Héritière de deux pavillons nationaux, Air Sénégal International (2001-2009) et Sénégal Airlines (2011-2016), qui avaient fait faillite, Air Sénégal SA démarrera donc ses opérations sur le réseau domestique et régional, mais souhaite s’ouvrir aussi très vite d’ici l’année prochaine au moyen-courrier vers l’Afrique de l’ouest et le long-courrier vers la France.
Mais hors de question de laisser s’échapper les coûts. Comme l’indique Alexis Fekete, conseil en stratégie et banquier d’affaires dans l’aviation au sein du cabinet londonien Seabury, qui a réalisé pour le compte du gouvernement sénégalais l’étude de faisabilité de la nouvelle compagnie et qui a sélectionné ATR : « Cette nouvelle compagnie est structurée autour d’un plan plus solide que ses ancêtres. Souvent les compagnies africaines sont surdimensionnées avec une structure de coût plus élevée. Là il s’agit d’avoir une compagnie de la bonne taille, avec une structure de coût serrée et de l’utiliser comme un objet de développement économique. Le développement du hub de Dakar et le plan Sénégal Émergent participeront à la rentabilité d’Air Sénégal ».
Outre l’ouverture de l’AIBD, la renaissance d’Air Sénégal fait partie d’un plan qui comprend également la réhabilitation des aéroports régionaux pour « aménager le territoire de manière équilibrée », a précisé la ministre sénégalaise.
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