Bouteflika demande à la France de reconnaître les « souffrances » du peuple algérien

« Notre peuple exige toujours une reconnaissance de ses souffrances de la part du colonisateur d’hier, la France », a déclaré ce mercredi 5 juillet le président algérien dans un message diffusé par l’agence de presse officielle APS. Une nouvelle demande d’Abdelaziz Bouteflika qui fait écho aux propos du candidat Emmanuel Macron, désormais président.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika. © AP/SIPA

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika. © AP/SIPA

Publié le 5 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Le message diffusé par l’agence de presse officielle algérienne APS n’a pas de destinataire désigné, mais c’est clairement le président français Emmanuel Macron qui est interpellé. Celui que, dans son message de félicitations après son accession à l’Élysée le 7 mai dernier, Abdelaziz Bouteflika qualifiait d’« ami de l’Algérie ». Diffusé à l’occasion des célébrations des 55 ans de l’indépendance du pays, ce mercredi 5 juillet, le texte signé par Abdelaziz Bouteflika affirme que le peuple algérien « exige toujours une reconnaissance de ses souffrances de la part du colonisateur d’hier, la France ».

Le président algérien – qui a lui-même entretenu des liens durables et étroits avec l’ancien colonisateur – ajoute également que le partenariat d’exception engagé entre la France et l’Algérie après la visite de François Hollande à Alger en 2012 « gagnera en sérénité et en élan dans une reconnaissance des vérités de l’Histoire ».

La colonisation fait partie de l’histoire française et c’est un crime contre l’humanité

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Le débat sur la définition de ces « vérités de l’Histoire » a justement un écho très récent dans la vie politique française. En février dernier, alors candidat à la présidentielle française, Emmanuel Macron avait profité d’un passage à Alger pour jeter un pavé dans la marre mémorielle franco-française. « La colonisation fait partie de l’histoire française et c’est un crime contre l’humanité », avait alors déclaré le candidat Macron dans une interview accordée à la chaîne privée algérienne Echourouk News.

À l’époque, Emmanuel Macron voulait éteindre l’incendie allumé sur les réseaux sociaux algériens suite à ses propres déclarations dans Le Point. C’était trois mois auparavant, en novembre 2016, et il avait alors dit : « Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un État, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie. ».

Le « Ni culpabilisation, ni dramatisation » d’Emmanuel Macron

Las, à son retour en France après ses déclarations d’Alger, le candidat Macron s’était alors employé à éteindre les braises d’une polémique naissante dans l’Hexagone, sur laquelle soufflaient alors ses opposants partisans, eux, d’une vision différente du passé colonial français. « Stop aux divisions sur ces sujets. Je ne suis ni dans la culpabilisation ni dans la dramatisation », avait-il alors écrit sur Twitter, tentant de s’allier, en même temps, les tenants des deux bords de la guerre sémantique et culturelle autour du passé colonial français.

Une visite officielle d’Emmanuel Macron en Algérie a été annoncée, mais pour l’instant, aucune date n’a été fixée.

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