Algérie : Abdelaziz Bouteflika nomme un nouveau ministre du Tourisme

Le président algérien a nommé ce mercredi Hassan Mermouri ministre du Tourisme et de l’Artisanat, indique un communiqué de la présidence de la République.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika. © AP/SIPA

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika. © AP/SIPA

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Publié le 12 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Auteur de « La lutte des Touaregs », paru en 2010, Hassan Mermouri était auparavant directeur du livre et de la lecture publique au ministère de la Culture. Natif de Djanet, dans le sud algérien, on le présente comme un brillant spécialiste de la question des touaregs à laquelle il a consacrée plusieurs travaux. C’est la première depuis l’accession de Bouteflika au pouvoir en 1999 qu’un portefeuille ministériel reste vacant pendant 46 jours. Celui-ci n’avait pas été pourvu depuis le 28 mai dernier, date à laquelle le chef de l’État avait limogé l’ancien ministre du Tourisme, Messaoud Benagoun, qui avait été écarté de ses fonctions trois jours seulement après sa nomination dans le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune.

Moqueries sur les réseaux sociaux

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Cette affaire avait soulevé un tollé en Algérie tant elle avait mis en évidence les dysfonctionnements au plus haut sommet de l’État, soulevant l’indignation de l’opposition et faisant l’objet de moqueries sur les réseaux sociaux dont les Algériens sont devenus de grands utilisateurs. Messaoud Benagoun, 35 ans, un militant du MPA (Mouvement populaire algérien), avait été proposé par Amara Benyounes premier responsable de ce parti, alors qu’il négociait encore son entrée dans le gouvernement avec l’ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal.

Les services de sécurité ont informé le cabinet présidentiel que le profil de de Messaoud Benagoun posait problème

Avant d’être limogé brusquement mercredi 24 mai, Sellal avait transmis la liste du nouveau gouvernement qui avait été confectionnée en collaboration avec l’entourage présidentiel. Peu de temps après la nomination de Messaoud Benagoun, les services de sécurité ont informé le cabinet présidentiel que le profil de ce dernier posait problème. D’où la décision de le congédier trois jours après sa nomination. Des informations parues dans la presse locale après son éviction faisaient état d’antécédents judiciaires dans son parcours universitaire. Ces allégations ont été vivement contestées par le concerné ainsi que par Amara Benyounes. Ce dernier a ainsi déposé plainte contre la chaîne Ennahar TV qu’il accuse de diffamations et de propagations d’informations calomnieuses visant à porter atteinte à la personne de Messaoud Benagoun et à son parti.

Enquêtes d’habilitation

La nomination express de celui-ci ainsi que son débarquement du gouvernement auraient-elles pu être évitées ? Certainement, expliquent les initiés des arcanes du pouvoir algérien. Dans un passé récent, toute nomination à de hautes fonctions, particulièrement celles qui touchent au gouvernement, sont précédées d’enquêtes dites d’habilitation. Menées par la police, la gendarmerie, les services d’intelligence ou encore la sécurité de l’armée, ces enquêtes touchent à tous les aspects de la vie scolaire, sociale ou politique des prétendants à ces hautes fonctions.

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« Absolument rien n’est laissé au hasard, témoigne un ancien chef du gouvernement. Ces enquêtes sont des éléments qui peuvent aider les responsables dans leurs prises de décisions. » Depuis la dissolution du DRS (Département du renseignement et de la sécurité – les services secrets) en janvier 2016, ces enquêtes d’habilitation ont été mise sous le boisseau.

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