Burkina – « On va les chicoter » : la vidéo de Simon Compaoré qui fait polémique

Dans une vidéo publiée mardi sur les réseaux sociaux, le ministre de la Sécurité apparait, fusil mitrailleur en main et gilet par balles sur les épaules, chez un député démissionnaire de l’opposition qu’il promet de protéger.

Capture d’écran de la vidéo dans laquelle apparait Simon Compaoré, le ministre de la Sécurité. © DR

Capture d’écran de la vidéo dans laquelle apparait Simon Compaoré, le ministre de la Sécurité. © DR

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 26 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

La vidéo a circulé sur les réseaux sociaux burkinabè comme une traînée de poudre et a suscité de nombreuses réactions, moqueuses ou indignées. Publiée le 24 octobre sur Facebook par des militants de l’opposition, on y voit Simon Compaoré, armé d’un fusil mitrailleur et vêtu d’un gilet par-balles, effectuer une visite nocturne au domicile ouagalais de Ladji Coulibaly, député de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), le premier parti d’opposition.

La scène se déroulerait dans la soirée du dimanche 8 octobre. Quelques instants plus tôt, Coulibaly et sa famille auraient été menacés par des individus qui lui reprocheraient son récent départ du groupe parlementaire de l’UPC, en compagnie de douze autres députés du parti, pour fonder leur propre groupe : le « groupe parlementaire UPC/Renouveau démocratique ».

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Peu appréciée dans les rangs de l’UPC, cette dissidence a rapidement été perçue comme un coup porté à l’opposition par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le parti présidentiel – et plus particulièrement par Salif Diallo, le défunt président de l’Assemblée nationale.

« Est-ce que j’ai l’air de plaisanter ? »

Dans cette vidéo, Simon Compaoré, par ailleurs premier vice-président du MPP, se montre intransigeant vis-à-vis des personnes qui ont menacé Coulibaly. « Ils vont répondre devant la justice et on va les chicoter (sic) », lance-t-il d’emblée.

Face au député qui s’inquiète des menaces d’incendies de son domicile proférées par ses visiteurs, il poursuit : « Le pays est gouverné (…) Est-ce que j’ai l’air de plaisanter ? (…) Vous serez protégés et demain, même Zéphirin [Diabré, le président de l’UPC], on va le convoquer, parce qu’il ne peut pas dire qu’il n’est pas au courant. » À la fin de la vidéo, Simon Compaoré conclut en assurant qu’il va faire venir un car de CRS pour sécuriser la zone.

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L’affaire a relancé les critiques contre le ministre de la Sécurité, vieux compagnon de route du président Roch Marc Christian Kaboré. Depuis la publication de cette vidéo, plusieurs cadres de l’opposition réclament sa démission.

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