Procès Gbagbo : le général Firmin Detoh Letoh, ex-commandant de l’armée à Abobo, à la barre de la CPI

Firmin Detho Letoh, 61 ans, est le cinquième général ivoirien ayant occupé un poste important dans le dispositif sécuritaire sous Laurent Gbagbo appelé à témoigner, ce mardi 7 novembre 2017, dans le procès de celui-ci et de son bras droit Charles Blé Goudé, à la Cour pénale internationale (CPI).

Une femme observe les décombres fumantes au marché d’Abobo, pendant la crise postélectorale, le 4 mars 2011. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Une femme observe les décombres fumantes au marché d’Abobo, pendant la crise postélectorale, le 4 mars 2011. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

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Publié le 7 novembre 2017 Lecture : 3 minutes.

De lui, le général Philippe Mangou, alors chef d’état-major des Forces de défense et de sécurité (FDS, armée fidèle à Laurent Gbagbo, dissoute par Alassane Ouattara en 2011) disait qu’il était, le chef de l’une des deux grandes entités impliquées dans la crise post-électorale. « Les unités qui étaient sur le théâtre des opérations, dont le commandant était le capitaine de vaisseau major Boniface Konan (…), avaient été formées et déployées dans tout Abidjan, avait-il révélé. Pour l’intervention au niveau d’Abobo (commune d’Abidjan réputée favorable à Alassane Ouattara, NDLR), les troupes étaient placées sous l’entière responsabilité du général de brigade Firmin Detho Letoh ».

Cinquième général à la barre

C’est donc un officier important qui doit témoigner à la CPI, après les généraux Georges Guiai Bi Poin, ex-commandant du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos, unité mixte d’élite), Edouard Tiapé Kassaraté, ex-commandant supérieur de la gendarmerie, Brédou M’Bia, ex-directeur général de la police, et Philippe Mangou.

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>>> A LIRE : Procès Gbagbo – Général Mangou : « Le seul lieu où je pouvais dire réellement ce qui s’est passé, c’est bien ici, à la CPI »

Proche de Mangou, c’est lui qui l’a adoubé, en 2009, en tant que commandant des forces terrestres. Un poste qu’il a occupé durant deux ans. Letoh a, de ce fait, joué un rôle opérationnel central lors de la crise post-électorale, surtout à Abobo, commune névralgique, théâtre de plusieurs drames auxquels s’intéresse la CPI.

Allégeance à Ouattara

Après son allégeance à Alassane Ouattara, suite à l’arrestation de Laurent Gbagbo, cet officier formé à l’École des forces armées (EFA) de Bouaké a été promu chef d’état-major adjoint des armées aux côtés du général Soumaïla Bakayoko, issu des ex-Forces armées des Forces nouvelles (FAFN, rébellion armée de Guillaume Soro), nommé à la place de Mangou. Il a fait valoir ses droits à la retraite le 31 décembre 2016.

S’il était respecté des troupes, c’était moins du fait de son charisme que de son parcours. Entré dans l’armée avec le grade de caporal-chef en 1979, il a gravi étape par étape les marches de la hiérarchie. Porté sur la formation, il a obtenu en France plusieurs diplômes, dont le brevet parachutiste de l’École des troupes aéroportées de Pau, ainsi que le brevet de sauteur en chute commando à haute altitude.

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Aux États-Unis, il a obtenu le Brevet de chuteur opérationnel, avec comme spécialité le saut à ouverture commandée retardée à grande hauteur – une opération à très haut risque, ordinairement réservée aux forces spéciales. C’est aussi un spécialiste des arts martiaux : il est ceinture noire 4e dan en shotokan et 3e dan en taekwondo.

Fortes attentes des victimes

Les victimes de la crise post-électorale espèrent que l’ancien commandant du premier Bataillon des commandos parachutistes (BCP) du camp militaire d’Akouédo (Abidjan) donnera certaines clés permettant d’élucider certains mystères qui persistent, comme le bombardement au mortier d’un marché fréquenté d’Abobo, l’assassinat de femmes lors d’une marche favorable à Alassane Ouattara, toujours à Abobo, ou encore la répression meurtrière d’une marche sur la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI, chaîne publique).

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Jusque-là, les témoignages des officiers et témoins civils qui se sont succédé lors du procès, à la demande de la procureure Fatou Bensouda, n’ont pas permis de situer clairement les responsabilités.

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