Crise au Togo : l’opposition appelle à de nouvelles manifestations la semaine prochaine
La coalition des 14 partis de l’opposition a achevé jeudi trois jours de manifestations à Lomé et dans plusieurs villes du pays. Un podium d’artistes a été la cible de tirs, à Lomé, mais, pour la première fois depuis le début des mouvements de contestations, il n y a eu aucun mort dans le pays. De nouvelles manifestations sont prévues la semaine prochaine.
Gouvernement et opposition se sont montrés satisfaits à l’issue des trois jours de manifestations du « front démocratique », coalition de 14 partis politiques à l’origine du mouvement de contestation dans le pays. Des milliers de Togolais ont manifesté dans 17 villes à travers le pays pour réclamer un retour à la Constitution de 1992. Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, l’une des principales figures de la coalition, dresse un bilan « globalement positif du point de vue de la mobilisation », soulignant que celle-ci témoigne de l’intérêt des populations pour la lutte engagée par l’opposition contre Faure Gnassingbé.
#Togo: par centaines de milliers les togolais exigent la démission de Faure Gnassingbé et la fin du régime RPT UNIR pic.twitter.com/iOtG19sHq3
— Eric Dupuy@anctogo (@anctg) November 9, 2017
« Dans l’ensemble, les manifestations de la journée [de jeudi, NDLR] se sont globalement bien passées. Et ce qui est encore intéressant aujourd’hui : on a vu des manifestants faire des réprimandes à d’autres qui dérapaient. Je pense qu’à cette allure, c’est la démocratie dans notre pays qui gagne », s’est réjoui le ministre de la Sécurité et de la protection civile.
Yark Damehane a néanmoins déploré quelques « incidents mineurs », éviquant notamment un sit-in dispersé dans la banlieue nord de la capitale.
>>> A LIRE – Crise au Togo : comprendre le phénomène des « milices » en trois questions
Accrochages avec un convoi d’artistes engagés
#Togo
— TogoPositif (TG+) (@Smartpeopletogo) November 9, 2017
Témoignage de Ras Ly sur les tirs essuyés par le convoi des artisteshttps://t.co/YqYT1T6qh5
A singer shut during protest, but not sure if pronounced dead pic.twitter.com/ly4A9TuHyu
Des informations abondamment relayées à la mi-journée sur les réseaux sociaux ont fait écho à « l’attaque » d’un véhicule-podium d’artistes engagés. Une attaque menée, selon les témoins présents sur place et relayant des images des faits sur les réseaux sociaux, menée par des hommes présentés comme appartenant aux forces de sécurité.
L’artiste Ras Sankara Agboka, annoncé décédé dans un premier moment, a été retrouvé en fin de journée avec de nombreuses plaies, notamment au visage.
Hier , les artistes du #Togodebout faisait caravane à travers la ville de Lomé. Des individus dans un Jeep en tenu militaire ont tiré sur eux . Deux blèssés dont un cas grave . C'est Ras Sankara qui a eu la malchance d'être la cible de @FEGnassingbe .@USEmbassyLome #Togodebout pic.twitter.com/paSx4YGcpQ
— Fovi Katakou (@KatakouFovi) November 10, 2017
Contacté par Jeune Afrique le rappeur Eric MC, coordonnateur du Mouvement des artistes engagés pour le Togo , très actif dans la contestation, a indiqué que Ras Sankara Agboka avait été gravement blessé, mais qu’il est désormais hors de danger.
« Aux environs de 13 heures le convoi qui sillonnait les rues pour mobiliser et galvaniser la population a été pris à partie par un véhicule pick-up avec huit hommes armés à bord qui ont tiré sur le car-podium », a expliqué le chanteur qui déplore l’utilisation d’« armes avec des projectiles à billes » contre le convoi des artistes.
Voici une douille tiré sur le car podium des artistes engagés attaqué hier par les FAT pic.twitter.com/zypt3NCBij
— .Eric Mc Mensah (@Ericmcmensah) November 10, 2017
Le ministre de la Sécurité s’est montré réservé sur la question, estimant qu’aucun cas de blessure par balles n’avait été enregistré dans les hôpitaux ce jeudi.
L’opposition continue de poser des préalables à la tenue du dialogue politique annoncé le 6 novembre par le gouvernement. Des manifestations sont annoncées la semaine prochaine, toujours pour réclamer le retour à la constitution de 1992, « véritable solution à la crise togolaise », selon l’opposition.
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