Élections municipales en Tunisie : l’Instance électorale a enfin son président

À cinq mois des élections municipales, Mohamed Tlili Mansri prend les rênes d’une instance qui a eu du mal à élire son dirigeant. C’est sans compter un paysage politique en pleine recomposition.

Pendant l’élection présidentielle, en décembre 2014, à Tunis, en Tunisie © Hassene Dridi/AP/SIPA

Pendant l’élection présidentielle, en décembre 2014, à Tunis, en Tunisie © Hassene Dridi/AP/SIPA

Publié le 15 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

La cinquième tentative pour réunir les 109 voix nécessaires à l’élection du président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a été cette fois-ci la bonne. Vacant depuis la démission en juin 2017 de Chafik Sarsar qui en était aux commandes, le poste sera désormais occupé par l’avocat Mohamed Tlili Mansri. Ainsi en ont décidé 115 députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) le lundi 13 novembre.

À 47 ans, Mohamed Tlili Mansri n’est pas un inconnu pour l’instance. Depuis février 2017, il représentait le corps des avocats au sein du bureau après avoir été en 2011 membre de la Commission annexe des élections puis chargé des affaires juridiques et coordinateur régional du contrôle des activités en 2014.

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Titulaire d’un diplôme d’Études approfondies en droit des affaires, celui qui a également été enseignant notamment à la faculté de Sousse et à l’Institut des études technologiques de Sidi Bouzid a remporté le scrutin mais ne fait pas l’unanimité. Proche du parti islamiste d’Ennahda, sa candidature a été soutenue également par Nidaa Tounes et l’Union patriotique libre (UPL), une alliance créée le 11 novembre entre trois formations politiques. 

Nidaa-Ennahda : l’alliance qui fâche

Cette alliance, qui rappelle la troïka gouvernementale aux affaires de 2012 à 2013, a permis l’élection de Mansri et fait craindre aux Tunisiens un recul de la démocratie. En effet, à l’issue de cet accord, Rached Ghanouchi, sans avoir de don de voyance, a affirmé que l’Isie aurait un président le 13 novembre.

Pourtant, Yassine Brahim, président du parti Afek Tounes, a alerté les électeurs de Nidaa contre une telle alliance. Il craint que « Nidaa Tounes (ou ce qu’il en reste) et son allié à Ennahdha ramènent le pays à l’ère du parti unique. Qui, plus est, proche de l’obédience islamique ».

Les élections arrivent…

Douze  partis (Al Joumhouri, le Travail national démocrate, Afek Tounes, Tounes Awalan, Al Moubadara, Al Likaa Al Wataniy, Al Watan, Mouvement projet Tunisie, Tunisie alternative, Al Moustakbel et Al Massar) ont dénoncé, dans un communiqué, une atteinte à l’indépendance de l’instance et craignent une hégémonie de l’alliance stratégique entre Ennahda, Nidaa Tounes et l’UPL.

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En jeu : les municipales prévues en mars 2018 et les élections législatives et présidentielle de 2019.

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