Start-up de la semaine : CinetPay regroupe tous les opérateurs de mobile money en une seule interface
Lancée l’année dernière en Côte d’Ivoire, la start-up CinetPay propose une plateforme numérique permettant aux usagers des différents systèmes de paiement mobile d’effectuer leurs transactions via une interface unique. Affichant de grandes ambitions, l’entreprise prévoit d’étendre ses activités dans quatorze pays de l’Afrique francophone d’ici à 2022.
La plupart des Africains n’ont pas de compte bancaire. En revanche, nombre d’entre eux possèdent un téléphone mobile. C’est ce constat qui a poussé, en mai 2016, Idriss Marcial Monthe et Daniel Dindji à créer CinetPay à Abidjan.
Les deux fondateurs de la start-up, aujourd’hui âgés de 38 ans, se sont rencontrés sur les bancs de la maternelle, à l’école La Farandole internationale d’Abidjan. Ils ont ensuite effectué toute leur scolarité ensemble, jusqu’à l’obtention de leur diplôme d’ingénieur à l’École nouvelle supérieure d’ingénieurs et de technologies (Ensit).
Plateforme multi-opérateurs
CinetPay est une interface de paiement et de transfert d’argent qui regroupe les trois opérateurs de paiement mobile présents en Côte d’Ivoire – Orange, MTN et Moov Money – en une seule page, une seule intégration et un seul back-office de gestion. « C’est une solution tout-en-un qui donne aux marchands un accès rapide et en toute sécurité à l’écosystème mobile-money », assurent ses fondateurs. « Notre objectif est de faciliter l’accès des populations les plus démunies à des services et produits à faible coût via la plateforme en ligne » explique Idriss Marcial Monthe.
Les utilisateurs peuvent y réaliser des transactions en ligne, mais aussi hors ligne, à condition d’avoir préalablement placé de l’argent sur leur compte mobile.
CinetPay emploie quatorze personnes en Côte d’Ivoire et au Mali, et compte 800 utilisateurs actifs. Affichant de grandes ambitions, l’entreprise prévoit « d’étendre ses activités dans quatorze pays de l’Afrique francophone avant 2022 ».
Un duo de serial entrepreneurs
Les deux jeunes entrepreneurs n’en sont pas à leur première entreprise. En 2012, ils avaient cofondé CinetCore, une start-up spécialisée dans les e-services et le paiement mobile, qui met à disposition des entreprises et particuliers des produits et services à forte valeur ajoutée, web, mobile et mobile-money.
Souvent les banques et les particuliers rechignent à investir dans de jeunes entreprises
« Daniel et moi avons créé deux start-up : CinetCore et CinetPay. Les fonds que générait la première entreprise ont servi à lancer la deuxième. Ensuite, il a fallu que nous trouvions d’autres sources de financement pour développer CinetPay » confie Idriss Marcial Monthe. L’actuel capital financier de CinetCore est estimé à 40 millions de francs CFA (61 000 euros) et celui de CinetPay à environ 29 millions de F CFA.
« Comme beaucoup de jeunes entreprises, nous avons été confrontés à des problèmes d’argent. Souvent les banques et les particuliers rechignent à investir dans de jeunes entreprises, jugeant de tels placements trop risqués » poursuit-il.
CinetPay, une « bête à concours »
la suite après cette publicité
Un concours représente un excellent moyen pour gagner en visibilité, échanger avec d’autres professionnels et affiner la stratégie de son entreprise. Idriss Marcial Monthe et Daniel Dindji l’ont bien compris. Depuis sa création, CinetPay a participé à différents concours et programmes africains.
« Nous avons bénéficié de 5 000 dollars et de trois formations en ligne sur l’entrepreneuriat en 2016 grâce au Tony Elumelu Foundation Entrepreneurship Programme. Cette année, nous avons gagné 2 000 euros lors du concours Euromena Awards organisé à Abidjan, en Côte d’Ivoire (voir ci-dessous). Nous avons également été distingués par le concours Seedstars Abidjan 2017. Après une formation de trois jours au Mozambique, nous représenterons la Côte d’Ivoire lors de la compétition mondiale à Lausanne, en Suisse, et nous tenterons de gagner le premier prix du concours, soit 500 000 dollars », relate Idriss Marcial Monthe.
« Les concours nous ont énormément apporté. Ils nous ont surtout permis d’acquérir des outils nécessaires au développement de notre projet », assure Daniel Dindji.
Euromena Awards 2017,
le concours des start-up africaines
Euromena Consulting, cabinet de conseil en stratégie et management, a organisé, le 24 novembre à Abidjan, la première édition des Euromena Awards. Ce concours récompense des start-up africaines innovantes et à fort impact social sur le continent. Plus de 200 start-up, actives dans différents secteurs d’activités et provenant des quatre coins de l’Afrique, y ont postulé.
Après un processus de sélection en deux phases, le jury, composé d’experts dans les domaines de l’entrepreneuriat et de l’innovation, a choisi les trois gagnants de l’édition 2017 : WeFly Agri, une application numérique qui aide les exploitants agricoles à gérer leurs terres à distance, Cinet Pay et Uthabiti, une plateforme web et mobile qui permet de consulter en ligne médecins et auxiliaires de soins, ainsi que de commander des médicaments, prescrits ou non.
Les trois lauréats ont reçu respectivement 5 000 euros, 3 000 euros et 2 000 euros. Le grand vainqueur, WeFly Agri, bénéficiera en outre d’un accompagnement personnalisé de six mois avec les équipes d’Euromena Consulting.
Présent depuis plus d’une dizaine d’années en Afrique, le cabinet Euromena Consulting intervient auprès de petites et moyennes entreprises opérant notamment dans le secteur des nouvelles technologies et des télécommunications. Il accompagne ses clients dans leurs réflexions stratégiques et dans l’optimisation de leurs performances opérationnelles.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- L’arrestation du PDG du groupe CHO secoue l’huile d’olive tunisienne
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?