L’immigration est bénéfique pour l’économie ivoirienne, selon l’OCDE et l’OIT

Selon un rapport publié par l’OCDE et l’OIT, l’immigration a un impact positif sur l’économie ivoirienne, les immigrés contribuant à 18,7 % du PIB ivoirien alors qu’ils ne comptent que pour 16,1 % des actifs occupés.

48 % des travailleurs nés à l’étranger sont employés dans le secteur agricole. © Philippe Guionie/Myop pour J.A.

48 % des travailleurs nés à l’étranger sont employés dans le secteur agricole. © Philippe Guionie/Myop pour J.A.

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Publié le 5 février 2018 Lecture : 2 minutes.

L’idée que l’immigration représente un coût pour les pays d’accueil est très répandue, mais elle s’appuie rarement sur des preuves empiriques.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Organisation internationale du Travail (OIT) montrent dans le rapport « La contribution des immigrants aux économies des pays en développement » publié le 24 janvier que cette perception négative n’est pas justifiée.

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2,2 millions d’immigrés en Côte d’Ivoire

Parmi les 10 pays sur lesquelles se concentre cette analyse figure la Côte d’Ivoire. L’occasion de revenir sur l’importance de l’immigration pour l’économie ivoirienne, à travers son impact sur trois de ses composantes essentielles : le marché du travail, la croissance économique et les finances publiques.

En 2015, le nombre d’immigrés a atteint 2,2 millions en 2015, soit 9,6 % de la population totale, dont 45 % de femmes. C’est principalement une immigration de travail, avec 89,5 % des immigrés âgés de 15 à 64 ans.

Ces immigrés sont originaires du Burkina Faso (59 %) et du Mali (16 %). Si l’on compare avec la situation de 2005, l’immigration a chuté de 4,8 points de pourcentage.

Le taux de chômage des immigrés est inférieur à celui des natifs

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En Côte d’Ivoire, les travailleurs étrangers – au nombre de 1 million – sont bien intégrés au marché du travail. En effet, leur taux de participation à la population active atteint 85,5 %, soit un niveau supérieur à celui des natifs. De même, le taux de chômage des travailleurs nés dans le pays atteint 13,5 % contre 5,9 % pour les travailleurs nés à l’étranger, soit une différence de 7,6 points.

Ces travailleurs étrangers sont majoritairement employés dans l’agriculture (48 %), le commerce (24,4 %) et l’industrie (7,8). Il n’y a en revanche pas de différence significative en termes de salaire entre les travailleurs nés dans le pays et ceux nés à l’étranger. Enfin, l’immigration n’a pas d’impact négatif sur l’emploi des Ivoiriens, selon l’OCDE et l’OIT.

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Les immigrés contribuent à 18,7 % du PIB ivoirien

Les immigrés ont un poids important dans l’économie ivoirienne : alors que les travailleurs étrangers comptent pour 16,1 % des actifs employés, ils contribuent à hauteur de 18,7 % au PIB. Similairement, l’immigration a un impact positif sur les finances publiques, puisque la contribution nette des immigrés atteint 0,67 % du PIB.

Afin de maximiser l’impact positif de l’immigration, l’OCDE et l’OIT recommandent aux pays d’accueil de notamment de faciliter l’entrée des travailleurs migrants en leur offrant davantage de voies légales afin d’accroître la part des immigrants disposant d’un statut régulier et d’un emploi formel. Les deux organisations indiquent également que la protection des droits des immigrants et la prévention de toutes les formes de racisme doivent devenir des priorités.

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