Burkina Faso : 157,6 millions de dollars du FMI pour réduire les déficits
Si le Burkina Faso affiche ces dernières années un taux de croissance très encourageant, il reste fragilisé par l’ampleur de sa dette publique, alors que son déficit budgétaire et sa balance commerciale se creusent sensiblement. L’enveloppe du FMI devrait permettre au gouvernement de mieux gérer les finances publiques.
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, le mercredi 14 mars, un accord triennal dit « de la facilité élargie de crédit » avec le Burkina Faso. Ce plan comporte un prêt de 157,6 millions de dollars (127,5 millions d’euros).
Cette aide surprendra ceux qui voient la croissance du pays accélérer significativement (3,9 % en 2015, 5,9 % en 2016 et 6,5 % en 2017), dans un contexte d’inflation maîtrisée (2 % l’an). En effet, la production agricole, dominée par le coton, et minière (or) tout comme les investissements publics dans les infrastructures, notamment routières et énergétiques, ont dynamisé l’économie burkinabè et cela se sent.
Un pays vulnérable à la volatilité des prix
En fait, l’appui du FMI est destiné à maîtriser les déficits « jumeaux » qui fragilisent les finances publiques. En 2017, le déficit budgétaire a atteint un pic à 8,2 % du produit intérieur brut (PIB), tout comme le déficit de la balance courante, qui pointe à 8,4 % du PIB. Quant à la dette publique, elle atteindra, elle aussi, un pic à 41 % du PIB cette année, contre 30,4 % en 2014.
La situation n’est pas dramatique mais requiert une grande vigilance, car le Burkina Faso est vulnérable à la volatilité des prix de ses importations (pétrole) et de ses exportations (coton et or), ainsi qu’à une pluviosité souvent erratique.
Cette poussée des déficits s’explique, bien sûr, par la situation sécuritaire qui oblige l’État à des dépenses imprévues et par l’augmentation des importations, conséquence des investissements publics. Le programme mis au point avec le FMI porte donc en priorité sur l’amélioration de la gestion des finances publiques en cherchant à augmenter les recettes de l’État.
Cela suppose une plus grande efficacité des administrations des douanes et des impôts. Il ne sera pas inutile que les grands projets d’infrastructures fassent l’objet d’une analyse plus rigoureuse et que le gouvernement ne lance que les plus aboutis et les plus profitables pour la croissance.
Objectif n°1 : ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB à partir de 2019 et faire décroître le poids de la dette à partir de 2020.
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