Dix choses à savoir sur Mohamed Ben Salmane, le prince saoudien en visite en France
Le puissant héritier de la dynastie des Al Saoud est à Paris pour trois jours. Depuis quelques mois, il cherche à séduire, dans un contexte de crise régionale.
Le prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salmane (MBS), est en France depuis dimanche 8 avril pour une visite de trois jours. Après un dîner au Louvre en compagnie du président français, Emmanuel Macron, il mènera une série d’entretiens officiels avec le ministre des Affaires étrangères, Jean Yves le Drian, la ministre des Armées, Florence Parly et le Premier ministre, Édouard Philippe. Mardi soir, un dîner sera organisé en son honneur à l’Élysée. Une visite de l’Institut du monde arabe (IMA) est également au programme. Objectif affiché: redessiner un nouveau partenariat stratégique avec la France. Et le prince saoudien compte bien incarner un royaume moderne et ouvert.
Son profil en 10 points :
• Un prince « réformateur »
Nommé héritier du trône en juin 2017, Mohamed Ben Salmane a très vite annoncé une série de réformes : droit pour les femmes de conduire, ouverture de cinémas, concerts… Il a également indiqué vouloir en finir avec le rigorisme religieux.
• Sa « vision 2030 »
Au cœur de son réformisme, le prince a présenté sa « Vision 2030 », plan de développement pour l’après-pétrole. Un ambitieux programme de réformes sociales, mais aussi politiques et économiques. MBS mise notamment sur les femmes et le développement du tourisme.
• Purge anti-corruption
Pour asseoir son pouvoir, le successeur au trône n’a pas hésité à mener une purge anti-corruption sans précédent. Dès novembre, il a fait emprisonner plus de 200 princes, ministres et hommes d’affaires, dont une dizaine au Ritz. Leurs malversations atteindraient plus de 80 milliards d’euros.
• Proche du clan Trump
Avant Paris, le dauphin saoudien s’était rendu trois semaines aux États-Unis, où il s’est entretenu avec Donald Trump qu’il considère comme un allié. Le président américain lui a déclaré : « La relation n’a probablement jamais été aussi bonne. Nous nous comprenons l’un l’autre. » Il serait aussi très proche de Jared Kushner, gendre de Donald Trump.
• Prince guerrier
Depuis son arrivée au pouvoir, MBS mène une politique régionale agressive. Le royaume est engagé depuis trois ans, à la tête d’une coalition arabe, dans la guerre au Yémen. L’Arabie saoudite est également impliqué en Syrie et en Irak.
• Champion des achats d’armes
Lors de son récent voyage aux États-Unis, MBS, ministre de la Défense, a acheté pour plus d’un milliard de dollars d’armes. Entre 2006 et 2017, la France avait vendu à l’Arabie saoudite pour 12 milliards d’euros d’armement. Les ONG dénoncent ces contrats alors que l’Arabie saoudite continue de mener une guerre violente au Yémen. Selon un bilan livré fin février 2018, l’ONU a dénombré 15 467 victimes civiles au Yémen, dont 5 974 morts et 9 493 blessés.
• Pro-Israël
L’héritier saoudien semble se rapprocher d’un autre ennemi de l’Iran : Israël. Après avoir autorisé la compagnie Air India à survoler le royaume pour des vols à destination d’Israël, le prince a déclaré dans une interview à The Atlantic qu’Israël avait « droit » à un territoire.
• Il cumule les mandats
Diplôme de droit en poche, Mohamed Ben Salman a d’abord occupé le poste de conseiller spécial du roi, avant de cumuler les postes de ministre de la Défense, de président du Conseil économique et de développement et de vice-Premier ministre d’Arabie saoudite. Une ascension qui s’explique par le fait qu’il est le fils préféré du roi.
• Entouré de jeunes technocrates
Après avoir évincé du pouvoir des princes et hommes d’affaires influents, le prince héritier s’est constitué un entourage de jeunes princes et de technocrates formés aux États-Unis et acquis à sa cause.
• Riche propriétaire
Selon le New York Times, le prince saoudien saurait se faire plaisir puisqu’il serait le propriétaire du château « Louis XIV » à Louveciennes (dans les Yvelines, à l’ouest de Paris). Ce mini-Versailles serait la demeure la plus chère au monde, à plus de 275 millions d’euros. MBS serait également le propriétaire du « Salvator Mundi » de Leonard de Vinci, acheté aux enchères pour 382 millions d’euros.
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