Gabon : les employés de Total reprennent le travail après deux semaines de grève

Le syndicat du secteur pétrolier gabonais Onep a mis provisoirement un terme au débrayage entamé le 9 juillet au sein de la filiale locale de Total, notamment pour des questions de primes et d’évolution de carrière. Mais menace de reprendre le mouvement si aucune suite n’est donnée à ses revendications.

Le logo de Total sur la tour de La Défense à Paris, jeudi 11 janvier 2016. © Michel Euler/AP/SIPA/2016

Le logo de Total sur la tour de La Défense à Paris, jeudi 11 janvier 2016. © Michel Euler/AP/SIPA/2016

OMER-MBADI2_2024

Publié le 20 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

Un répit pour Total Gabon, en proie depuis le 9 juillet à une grève de deux semaines lancées par l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep). Le bureau national du syndicat a décidé le 19 juillet de suspendre immédiatement le mouvement, et a ordonne la reprise du travail dès ce vendredi 20 juillet sur les sites de Cap Lopez, Anguille, PG2 et Torpille.

« Nous repartons occuper nos postes de travail pour attendre la position de Total Gabon sur nos revendications. La suspension maintient la pression de tous les côtés », explique Sylvain Mayabi Binet, son secrétaire général par intérim. « Restons  mobilisés car les jours qui viennent pourraient donner lieu à une reprise du mouvement, si l’employeur ne fait rien pour apporter des réponses concrètes à nos revendications », précise-t-il.

la suite après cette publicité

Le mouvement fait suite à un préavis déposé le 25 juin. Le syndicat pétrolier avait alors soumis à la direction de Total Gabon une liste d’exigences en seize points, en lien avec la restructuration en cours de l’entreprise. Les revendications vont de l’évolution des carrières à un plan de départ négocié exceptionnel des salariés, en passant par l’instauration d’un treizième mois ou encore l’octroi de diverses primes et bonus, dont une liée à d’éventuelles cessions partielles d’actifs.

Le directeur de Total Gabon « frappé par la nature des demandes » des grévistes

Si Total Gabon n’a pas encore réagi à la suspension du débrayage, la direction de l’entreprise marquait son étonnement face à de telles demandes. « Sur le fond, je suis frappé par la nature des demandes de l’Onep qui portent essentiellement sur la création de nouvelles primes et autres bonus, alors même que, malgré le contexte, nos collaborateurs sont, d’après des enquêtes indépendantes, parmi les mieux rémunérés du secteur et ont bénéficié d’augmentations de salaires et de versements de primes représentant en moyenne jusqu’à deux mois de salaire par an sur les trois dernières années » a fait valoir Henri-Max Ndong Nzue, le patron de la filiale du groupe pétrolier, dans un entretien accordé le 4 juillet au quotidien L’Union.

La grève entamée le 9 juillet a été précédée de négociations infructueuses à Port-Gentil, puis à Libreville, sous la houlette du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse chargé de la formation professionnelle, Arnauld Engandji Alandji. Et le 16 juillet, l’Onep a déposé une plainte auprès du tribunal de Port Gentil contre Total Gabon et les filiales de EMTP, Spie Oil and Gas Service et Dietsmann pour entrave à l’exercice du droit de grève. Les employés de ces dernières étant accusés de remplacer les salariés en grève à leurs postes de travail. Le juge n’a pas encore rendu sa décision.

Total Gabon a réalisé un chiffre d’affaires de 708,5 millions d’euros en 2017, en hausse de 14 % par rapport à l’exercice précédent.

la suite après cette publicité

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

Gabon : coupes claires chez les fonctionnaires

Contenus partenaires