Présidentielle au Mali : l’opposition dénonce d’importantes anomalies dans le fichier électoral
L’équipe du chef de file de l’opposition au Mali, Soumaïla Cissé, l’un des principaux candidats à la présidentielle du 29 juillet contre le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, a dénoncé vendredi d’importantes « anomalies » dans le fichier électoral, mettant en garde contre « ce qui s’apparente à une vaste tentative de fraude ».
Mali : sur un air de campagne présidentielle
Vingt-quatre candidats sont en lice pour l’élection présidentielle du 29 juillet au Mali. Le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, cédera-t-il sa place ? Soumaïla Cissé, son principal rival, arrivera-t-il à s’imposer ? Quelles alliances les candidats ont-ils nouées ? Retrouvez notre dossier complet.
Lors d’une conférence de presse en présence de diplomates en poste à Bamako, le directeur de campagne du candidat, Tiébilé Dramé, a affirmé que le fichier électoral mis en ligne le 4 juillet par les autorités était « totalement différent du fichier audité le 27 avril » par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Il a expliqué que le fichier mis en ligne dénombrait 8.105.154 électeurs, soit une centaine de milliers de plus que celui audité par les experts internationaux (8.000.462).
>>> À lire – Présidentielle au Mali : un air de déjà-vu
« Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un fichier parallèle », a-t-il ajouté, en estimant qu’il y avait désormais « un confortable matelas pour la fraude ». « Nous irons pas à des élections avec un pareil fichier « , a averti M. Dramé.
Doublons signalés
Ce fichier compte en outre des « doublons » (électeurs dont le nom apparaît à plusieurs reprises) concernant un « potentiel » de plus de 275.000 « voix fictives », selon la même source.
Il en ressort un potentiel de fraude que l’on peut estimer à 1.241.547 voix
De plus, si l’on additionne les électeurs village par village, on obtient quelque 488.000 « électeurs supplémentaires » par rapport au nombre global annoncé. Un millier de bureaux sont répertoriés dans plusieurs communes, soit « un potentiel de 477.000 voix fictives » et des informations essentielles (nom, prénom, photo…) font défaut sur le fichier électoral des circonscriptions de l’étranger, qui concerne quelque 450.000 électeurs, a détaillé le directeur de campagne, a ajouté le responsable.
« Il en ressort un potentiel de fraude que l’on peut estimer à 1.241.547 voix, sans compter le vote des Maliens de l’étranger », a-t-il résumé.
Création d’un « cadre de concertation »
Le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, qui avait reçu dans la matinée une délégation emmenée par M. Dramé, les a « remerciés pour leur démarche d’information » et leur a « renouvelé sa constante disponibilité au dialogue et à toute initiative destinée à renforcer la confiance dans le processus électoral », selon un communiqué.
Le chef du gouvernement a aussi annoncé la création d’un « cadre de concertation » réunissant les services spécialisés de l’Etat et les « experts de tous les candidats à la présidentielle qui le souhaitent ».
Malgré les violences qui persistent au centre et au nord, l’organisation du scrutin se poursuit, avec l’aide notamment de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), qui a transporté plus de 70 tonnes de matériel électoral depuis le début du mois de juin.
Plus de 62% des cartes d’électeurs ont par ailleurs déjà été retirées, selon le gouvernement, qui a décrété ce vendredi et lundi prochain fériés pour faciliter le processus de retrait.
Au total, 24 candidats seront présents au premier tour, dont le président Ibrahim Boubacar Keïta, qui avait battu M. Cissé au second tour en 2013.
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Vingt-quatre candidats sont en lice pour l’élection présidentielle du 29 juillet au Mali. Le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, cédera-t-il sa place ? Soumaïla Cissé, son principal rival, arrivera-t-il à s’imposer ? Quelles alliances les candidats ont-ils nouées ? Retrouvez notre dossier complet.
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