IBK réélu au Mali : Bamako entre fête et protestations

L’annonce de la victoire d’IBK, réélu pour un second mandat avec 67,17% des suffrages, a été accueillie dans la joie chez ses partisans. Les sympathisants de Soumaïla Cissé – crédité de 32,83% – ont entamé une marche pour protester contre ces résultats qu’ils ne reconnaissent pas.

Des partisans d’IBK célèbrent l’annonce de sa victoire à la présidentielle, au QG de campagne à Bamako, le 16 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Des partisans d’IBK célèbrent l’annonce de sa victoire à la présidentielle, au QG de campagne à Bamako, le 16 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Publié le 16 août 2018 Lecture : 2 minutes.

Ibrahim Boubacar Keïta, lors d’un discours à son QG de campagne, le 3 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago
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IBK a été réélu avec 67,17% des suffrages à l’issue du second tour, face à Soumaïla Cissé (32,83%). De nombreux chefs d’État ont félicité le président sortant pour sa victoire. Le chef de file de l’opposition ne reconnaît pas ces résultats et son parti a lancé un « appel à la mobilisation citoyenne pour exercer une pression populaire, pacifique et démocratique ».

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Dans la cour de l’immeuble qui sert de QG de campagne aux équipes d’Ibrahim Boubacar Keïta, une tente climatisée a été dressée sous laquelle militants et sympathisants ont regardé la proclamation des résultats provisoires par le ministre de l’Administration territoriale, en direct sur la chaîne nationale.

« Victoire méritée »

Selon ces chiffres, qui doivent encore être validés par la Cour constitutionnelle, IBK a recueilli 67,17% des suffrages, largement devant Soumaïla Cissé, donc, qui en recueille 32,83%. Le taux de participation est exceptionnellement bas : 34,54% des électeurs maliens se sont déplacés aux urnes.

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À peine le ministre a-t-il fini de parler que le silence attentif laisse la place aux cris de joie et accolades enthousiastes. Les militants dansent et chantent sur les percussions jouées par un groupe de jeunes. « Nous sommes très contents de cette victoire méritée de notre président. Les Maliens ont exprimé un choix qui était déjà prévisible depuis le premier tour, lorsque notre candidat était arrivé en première position », se félicite Mahamadou Camara, porte-parole d’IBK.

« Fraude électorale »

Des pro-Soumaïla Cissé bloquent les rues menant au QG de campagne du chef de file de l'opposition, qui rejette les résultats de la présidentielle. quelques heures après l'annonce des résultats, le 16 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Des pro-Soumaïla Cissé bloquent les rues menant au QG de campagne du chef de file de l'opposition, qui rejette les résultats de la présidentielle. quelques heures après l'annonce des résultats, le 16 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago

À quelques encablures, au QG de Soumaïla Cissé, l’ambiance est au contraire plutôt électrique. Chant spontané de l’hymne national du Mali, ou de celui à la gloire de Soumaïla Cissé. Colère dans les regards. Devant le bâtiment, plusieurs dizaines de sympathisants sont rassemblés, amers et hors d’eux.

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« Nous n’acceptons pas ces résultats, ces sont les résultats de la fraude électorale », lance Abdou Diarra, qui s’est précipité au QG dès qu’il a appris les résultats. « Nous n’allons pas accepter qu’IBK nous vole notre victoire et nous allons braver les forces de l’ordre, peu importe le prix à payer pour manifester notre colère. »

À l’intérieur, Tiébilé Dramé, directeur de campagne de Soumaïla Cissé, tient un point presse improvisé. Les journalistes se massent autour de lui. Il brandit une vidéo montrant « la fraude » qui aurait eu lieu, selon lui, à Kidal. Sur les images, on voit un homme poser à plusieurs reprises son empreinte à côté des photos des électeurs, en guise de signature… Difficile de vérifier l’authenticité de cette vidéo, encore moins la date à laquelle elle a été filmée.

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Mais pour Tiébilé Dramé, elle ne fait aucun doute. « Rien n’a été épargné par les tenants du régime pour détourner le vote des Maliens. Nous lançons un vibrant appel à la mobilisation citoyenne pour exercer une pression populaire, pacifique et démocratique afin de faire respecter le vote des Maliens », clame-t-il.

Les sympathisants de Soumaïla Cissé ont commencé à manifester, dès le milieu d’après-midi, pour contester les résultats. Les forces de sécurité sont présentes en nombre, en particulier à proximité de la Cour constitutionnelle, qui doit valider les résultats au plus tard le 22 août. Là, des canons à eau ont été déployés.

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