Migration, sécurité, Sahel, Syrie et Iran : ce qu’Emmanuel Macron va dire aux ambassadeurs
Alors qu’il doit donner lundi 27 août les grandes orientations de la politique internationale française lors du traditionnel discours annuel aux ambassadeurs, Emmanuel Macron se prépare à une rentrée chargée.
L’Afrique et le Moyen-Orient occuperont une place importante dans le discours du président français. Lors de ses vacances, il s’est entretenu avec divers chefs d’État africains et du Moyen-Orient, dont Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Abdelfattah al-Sissi (Égypte), Béji Caïd Essebsi (Tunisie), Recep Tayyip Erdogan (Turquie) et le roi Abdallah de Jordanie.
La question migratoire
Avec le président tunisien, ils ont notamment discuté de la problématique migratoire. Un sujet qui a marqué la période estivale et qui devrait continuer à occuper le président français à la rentrée. Ce dernier a bon espoir de parvenir à une « solution européenne et collective », affirme l’Elysée, en s’appuyant notamment sur une collaboration forte avec Malte, le Portugal et l’Espagne.
L’Élysée reconnaît un désaccord avec Rome mais affirme vouloir « dépasser les clivages »
Une solution qui doit préfigurer la mise en place d’un mécanisme européen « pérenne » dans les prochains mois. Ce mécanisme doit s’inscrire dans le cadre des conclusions du Conseil européen délivrées fin juin, lesquelles insistent sur le respect du droit international pour le débarquement et la nécessité d’une meilleur identification des migrants, afin de distinguer réfugiés et migrants économiques.
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L’Élysée met en avant l’action de l’OFPRA – « y compris en Italie » – et affirme que la France est à l’initiative dans cet « effort de solidarité ». La France souhaite associer des pays du Nord de l’Europe à ce mécanisme, et non simplement les pays européens du pourtour méditerranéen. L’idée est d’organiser le soutien européen des pays méditerranéens dans la gestion et l’accueil des migrants. À propos des tensions franco-italiennes sur ce dossier, l’Élysée reconnaît un désaccord avec Rome mais affirme vouloir « dépasser les clivages ».
Autre sujet fort de la rentrée, au menu des discussions lors des voyages d’Emmanuel Macron au Danemark et en Finlande cette semaine, la mise en place d’une initiative européenne d’intervention qui pourrait permettre à Paris de partager la charge de ses opérations militaires dans le monde, notamment au Sahel.
Le dossier syrien
Sur le soutien au Liban, confronté lui aussi à une grave crise migratoire du fait du conflit syrien, l’Élysée fait savoir qu’elle souhaite « le plus rapidement possible » la mise en œuvre du programme d’investissement décidé en avril à Paris lors de la conférence internationale CEDRE… mais reconnaît que rien ne peut avancer tant qu’un gouvernement libanais n’est pas formé.
Pas question de renouer des contacts directs avec le régime de Bachar al-Assad
L’Élysée confirme que François Sénémaud, jusqu’alors ambassadeur de France en Iran, a été nommé représentant personnel du président Macron sur la Syrie. « Il aura pour mission de suivre et de coordonner l’ensemble de la politique française sur la Syrie, que ce soit l’action anti-terroriste, la protection civile à travers l’aide humanitaire ou la lutte contre les armes chimiques, ou encore pour accompagner le processus politique », fait-on savoir du côté de l’Élysée.
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Pour autant « pas question de renouer des contacts directs avec le régime de Bachar al-Assad ». Quant au projet turc de sommet sur la Syrie entre la Turquie, l’Allemagne, la Russie et la France, l’Elysée estime qu’il faut au préalable organiser une réunion entre conseillers diplomatiques, qui devrait avoir lieu courant septembre à Istanbul. La France souhaite y obtenir un certain nombre de garanties sur le cessez-le-feu et la formation d’un comité constitutionnel en vue de futures élections syriennes.
Nucléaire iranien
Enfin sur le chapitre du nucléaire iranien et des sanctions américaines, l’Elysée confirme la position de la France qui souhaite une « négociation élargie » avec l’Iran tout en conservant l’accord sur le nucléaire.
Pour les entreprises qui ont choisi de se retirer du marché iranien en raison des effets extraterritoriaux des sanctions américaines, l’Élysée reconnaît que la pression américaine est trop forte, mais espère maintenir des relations commerciales avec l’Iran dans les secteurs les moins sensibles.
À moyen terme, Paris réfléchit avec l’Allemagne à des solutions techniques pour résoudre la problématique de l’extraterritorialité des sanctions américaines. L’Élysée rappelle qu’elle a demandé des exemptions de sanction à l’administration américaine, dont « la plupart ont été refusées ».
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