Pour une (grosse) poignée d’euros

Publié le 5 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

Les records sont faits pour être battus, disent les sportifs. Ce n’était sûrement pas le principal objectif des truands qui, le 22 février, ont dérobé 40 millions de livres (58,5 millions d’euros) dans un entrepôt de la société de transports de fonds Securitas Cash Management, à Tonbridge, à 50 km au sud de Londres, mais le fait est là : c’est le plus gros « casse » de l’histoire britannique.
Le premier record avait été établi le 8 août 1963. L’attaque du train postal Glasgow-Londres – restée dans les mémoires anglaises sous le nom de Great Train Robbery – avait rapporté 2,6 millions de livres. Le dernier en date, en décembre 2004, avait atteint 26,5 millions de livres. Les quatre voleurs, membres présumés de l’IRA, avaient dévalisé une banque d’Irlande du Nord. Ils devraient être jugés prochainement.
La technique employée par la bande de Tonbridge a été baptisée par la BBC tiger kidnapping : l’enlèvement d’otages qu’on a précédemment filés, comme le tigre suit sa proie. Le premier otage a été le directeur de l’entrepôt, Colin Dixon, arrêté sur la route en rentrant chez lui par une fausse voiture de police et des malfaiteurs déguisés en policiers. Des complices de ces derniers racontent alors à sa femme, Lynn, 41 ans, et à son fils, Craig, 8 ans, qu’il a eu un accident. Lynn et Craig vont se jeter dans la gueule du loup à Tonbridge : ils y retrouvent Colin et quatorze employés de l’entrepôt, bâillonnés et ficelés, certains empilés dans les chariots de métal qui servent à transporter les liasses de billets. Selon la presse anglaise, c’est Craig qui a réussi à se détacher le premier et à libérer la maisonnée. « Boy Wonder », a titré The Sun, « une petite merveille ».
Le 24 février, les enquêteurs ont retrouvé des armes et 1,3 million de livres dans une fourgonnette blanche devant un hôtel, non loin de l’entrée du tunnel sous la Manche. À la fin de la semaine dernière, les malfaiteurs et le reste de l’argent couraient toujours.
Que vont faire les voleurs de leur butin ? Les lois britanniques sur le blanchiment d’argent font obligation à tout citoyen d’alerter la police lorsque des personnes tentent de payer en liquide des uvres d’art de grande valeur ou des bijoux, des voitures ou des biens immobiliers. En outre, 40 millions de livres en billets, c’est encombrant. En supposant même qu’il n’y ait dans le larcin que des banknotes de 40 livres, il en faut un million. Et le tout pèse plusieurs quintaux.
Conclusion de Leo McKinstry dans le Daily Telegraph : « L’ironie du crime est que les voleurs ont peut-être eu la main un peu lourde. Quatre millions de livres auraient été plus faciles à gérer que 40 millions. Their greed may be their downfall. » Ce qu’on pourrait traduire par « Qui trop embrasse mal étreint »

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