Alger à l’heure africaine

Cesaria Evora, Youssou N’Dour, Salif Keita, Kassav’, des centaines de plasticiens et de danseurs… le Festival panafricain de la culture s’annonce riche et varié.

Publié le 30 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Quarante ans après avoir abrité la première édition, en 1969, Alger s’apprête à accueillir, du 5 au 20 juillet, le Festival panafricain de la culture (Panaf). Et pour la circonstance, la Casbah et ses alentours ont mis les petits plats dans les grands. Plus de 8 000 festivaliers venus de 44 pays du continent et plusieurs représentants de la diaspora sont attendus.

Jamais depuis l’indépendance, Panaf compris, Alger n’a vécu une quinzaine aussi animée que celle qui s’annonce. Plus de 500 concerts, une dizaine d’expositions d’arts visuels accueillent près de 250 designers, sculpteurs, peintres, stylistes et photographes, des écrivains, des résidences de création réservées aux plasticiens, des représentations théâtrales, des projections de films primés par le Fespaco de Ouagadougou et les Journées cinématographiques de Carthage. Sans oublier les ballets, défilés de mode et autres parades… Bref, ce mois de juillet sera festif ! D’autant que l’ambiance s’y prête. Les récentes performances de l’équipe nationale de foot, qui ont renforcé ses chances d’accéder au Mondial sud-africain de 2010, ont irradié de joie l’Algérie profonde.

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Le 5 juillet, la cérémonie officielle d’ouverture mobilisera 350 artistes et 120 techniciens pour un spectacle réalisé par le chorégraphe franco-algérien Kamel Ouali (ancien membre du jury de l’émission télévisée Star Academy de TF1) à la Coupole du complexe olympique. Quant au spectacle de clôture, prévu le 20 juillet, il rendra hommage à Miriam Makeba, décédée en novembre dernier, avec des chorégraphies de l’Algérien Abou Sefiane Lagraa (danseur étoile au ballet de Berlin) sur une musique composée par Farid Aouameur. 

Retrouvailles

Entre ces deux événements, plus de 500 spectacles impliquant plus de 2 300 chanteurs et musiciens sont au programme. Deux divas africaines : l’Algérienne Warda et la Cap-Verdienne Cesaria Evora. Des stars de toutes les régions d’Afrique. Les Sénégalais Youssou N’Dour et Ismaël Lô, le Malien Salif Keïta, l’Ivoirien Alpha Blondy, le Congolais Papa Wemba (ses sapeurs devraient faire forte impression à Alger), le Camerounais Manu Dibango, les Tambours du Rwanda. Et qui mieux que Kassav’ pouvait incarner la culture caribéenne ? D’autant que les ambassadeurs du zouk ne se sont plus produits sur une scène algéroise depuis 1986.

Pour ses retrouvailles avec l’ensemble du continent africain, l’Algérie ne regarde pas à la dépense. La manifestation a mobilisé un budget de 50 millions d’euros, dont 35 ont financé la réalisation du Village des artistes, une somptueuse résidence d’une capacité de 2 500 places. Située à Zeralda, l’une des stations balnéaires d’Alger, elle servira de quartier général du Panaf.

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Sur la vingtaine de sites prévus pour les concerts, on compte dix espaces ouverts, dont l’esplanade de l’Office Ryad el-Feth, sur les hauteurs dominant la baie d’Alger, qui peut accueillir 15 000 spectateurs. Trois grandes places publiques de la capitale sont également prévues : celle du 1er-Mai (Champ de manœuvres), la place El-Kettani (Bab el-Oued) et la Grande Poste (Alger centre). Pied de nez à l’Histoire ? Il y a dix-huit ans, ces espaces étaient occupés par les fondamentalistes du Front islamique du salut (FIS). Alors en désobéissance civile, ils y avaient dressé des tentes et affiché leurs slogans : « pas de musique ni de cinéma dans la République islamique ». Alger s’apprête à se délecter de l’échec de leur projet…

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