Déchets toxiques : l’accord controversé
Le procès qui s’annonçait retentissant n’aura pas lieu comme prévu le 6 octobre à Londres. Le 20 septembre, à quelques jours de cette échéance, un « accord à l’amiable » a été conclu entre la société de négociation pétrolière Trafigura, qui a déversé 500 tonnes de déchets toxiques à Abidjan en août 2006, et les victimes de l’intoxication qui a suivi. En échange, les 31 000 victimes se partageront 33 millions d’euros, soit à peine 1 150 euros (750 000 F CFA) par personne.
Les victimes, qui ont accepté ce deal, ont par la même occasion reconnu, comme le précise l’accord, qu’il n’a pas été établi de lien entre l’exposition aux produits émanant des déversements et « les fausses couches, les naissances d’enfants mort-nés, les malformations, les pertes d’acuité visuelle ou d’autres maladies graves et chroniques ». Des affirmations pourtant contredites par les experts de l’ONU. Si l’on en croit des activistes proches des victimes, l’avocat du cabinet londonien Leigh Day & Co, chargé des négociations, les a poussés à accepter cet accord en insinuant que les récalcitrants pourraient être rayés de la liste des personnes indemnisables. Une somme pourtant bien maigre comparée aux premières estimations des dommages, 180 millions de livres sterling, soit six fois plus que les indemnités finalement consenties. D’autre part, Leigh Day & Co a inclus dans le protocole une clause de renonciation définitive aux poursuites de toute sorte contre Trafigura, en cas notamment de détérioration de l’état de santé des plaignants. Choquée par la tournure des choses, l’organisation de défense de l’environnement Greenpeace a décidé de maintenir sa plainte en justice déposée aux Pays-Bas. L’affaire Trafigura n’est pas terminée.
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