Libye : Seif sur la voie royale
Que Seif el-Islam soit confirmé, dans les prochaines semaines, comme numéro deux libyen – derrière son « Guide » de père – ne fait plus guère de doute. Depuis que, le 6 octobre, Mouammar Kadhafi a évoqué sa nomination à un « poste officiel permanent », le pays est en ébullition. Comités populaires et révolutionnaires, commandements sociaux, syndicats et associations, lycéens et étudiants tiennent réunion sur réunion dans tout le pays pour approuver – à l’unanimité, bien sûr – cette décision toute paternelle. Et pour proposer, dans un même élan, que le jeune homme soit nommé « Coordonnateur des Commandements populaires et sociaux », une instance qui devrait être réactivée pour l’occasion et chapeauter le Congrès général du peuple (CGP, Parlement) et le gouvernement.
« Surpris » par la proposition du « Guide », Seif se demande comment et avec quels moyens succéder à Zenati Mohamed Zenati, l’actuel titulaire du poste. Il ne veut pas d’une « succession dynastique » et souhaiterait que le champ de ses attributions soit précisé.
S’il semble acquis qu’il aura carte blanche pour mettre en œuvre les réformes économiques de son programme « Pour la Libye de demain », aura-t-il la haute main sur les services de sécurité et sur l’armée ? Lui, dont la fondation s’est réjouie de la décision de démolir la tristement célèbre prison d’Abou Slim à Tripoli (88 islamistes en ont été libérés le 15 octobre), pourra-t-il établir un véritable État de droit ? Quelle sera la réaction des caciques de la « vieille garde » révolutionnaire, dont certains soulignent déjà qu’il ne sera qu’un « conseiller » ? La politique étrangère restera-t-elle le domaine réservé du « Guide », comme on s’y attend ? « Une chose est sûre : le chemin des réformes ne sera pas parsemé de roses », confie l’un de ses proches, l’ancien Premier ministre Chokri Ghanem.
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