Des smartphones chinois pour l’Afrique

Le fabricant asiatique Huawei, connu pour ses modèles bon marché, se démarque de la concurrence avec un smartphone coréalisé avec Google. Un gage de qualité qui doit contribuer à changer son image.

Julien_Clemencot

Publié le 23 novembre 2010 Lecture : 3 minutes.

Plus encore que la collaboration avec le géant américain inventeur du système d’exploitation Android, dont le mobile utilise la dernière version 2.2, l’exploit réside dans le fait d’avoir convaincu la firme de Mountain View d’apposer sa marque sur le produit. « Cela veut dire que le téléphone a passé avec succès tous nos tests, et ils sont nombreux », explique un responsable de Google.

Entre 140 et 210 euros

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Pour autant, Huawei ne change pas de credo et veut faire de l’Ideos U8150 le smartphone le moins cher du marché et une référence dans les pays émergents, notamment en Afrique. Prix de vente annoncé aux opérateurs : entre 200 et 300 dollars (entre 140 et 210 euros). « Une somme qui pourra être négociée en fonction des volumes, comme c’est souvent le cas avec les Chinois », indique un connaisseur. Côté consommateurs, les tarifs proposés devraient être encore plus bas, si MTN, Vodacom et les autres décident d’en faire la promotion. « Tous sont très intéressés, nous prévoyons une forte demande », assure, confiante, Liza de Wet, directrice marketing Afrique de Huawei pour les terminaux.

Et le téléphone possède plus d’un atout pour devenir un best-seller. Ergonomique, il peut servir de modem, permet des téléchargements rapides, jusqu’à 7,2 mégabits/seconde, et des recherches sur internet par reconnaissance vocale. En outre, Ideos offrira à ses propriétaires la possibilité d’utiliser les 80 000 applications de l’Android Market. Lancé en Chine en septembre et distribué dans quarante pays, il a déjà, selon Huawei, été commandé à plus de 2 millions d’exemplaires.

D’abord connu comme un spécialiste des équipements réseaux, Huawei s’est aussi imposé comme un redoutable compétiteur parmi les fabricants de mobiles. La dernière étude du cabinet Gartner le classe parmi les dix acteurs à suivre, avec 5,4 millions d’appareils vendus dans le monde durant le troisième trimestre 2010. Sa part de marché mondiale, si elle reste modeste (1,3 %), ne cesse de progresser, quand celles de Nokia (28,2 %), Samsung (17,2 %), LG (6,6 %), Sony Ericsson (2,5 %) ou Motorola (2,1 %) sont en baisse. D’autant que l’étude ne rend pas compte des terminaux fabriqués sous marque blanche, c’est-à-dire pour le compte de tiers, souvent des opérateurs, qui sont passés en un an de 17 % à 33 % du marché. Une spécialité que Huawei partage avec l’autre mastodonte chinois des télécoms, ZTE, qui revendique 1,4 % du marché des terminaux.

Nouveaux canaux

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Moins glamour, mais tout aussi imposante, la présence de ZTE à AfricaCom dénote de grosses ambitions. En Afrique depuis 2007, le groupe a largement investi le segment des téléphones premier prix, et plus récemment celui des smartphones.

Outre un mobile à 12 dollars, le groupe coté à la Bourse de Hong Kong lancera en 2011 un téléphone 3G baptisé X850 autour de 150 dollars et surtout, pour la première fois, une tablette de 7 pouces propulsée par le système Android, incluant une connexion wifi, une compatibilité avec les cartes mémoire SD et une caméra de 3 millions de pixels.

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Mais la vraie nouveauté en Afrique résidera dans la mise en place de nouveaux canaux de distribution, via des grossistes. Objectif : vendre davantage de produits sous la marque ZTE en investissant d’autres réseaux que ceux des opérateurs. Huawei pourrait rapidement lui emboîter le pas.

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