Pétrole : cap sur les champs marginaux
Avec le champ de Koula, Shell Gabon compte redevenir leader. © Jean-François Rollinger pour J.A.
La production pétrolière du Gabon stagne à 250 000 barils par jour (b/j) depuis quelques années. Pour la relancer sinon la maintenir à son niveau, le pays encourage le développement des champs marginaux. Celui de Koula, situé dans la province de Ngounié, dans le sud-est du pays, a ainsi été inauguré officiellement le 10 décembre par le président Ali Bongo Ondimba lui-même. Codétenues par Shell, Sinopec et Addax (filiale à 100 % de Sinopec), les réserves de ce champ sont estimées à 82 millions de barils. Mais seuls 41 millions sont récupérables.
En fait, le champ de Koula (huit puits) a exporté ses premiers barils le 24 avril avec une production quotidienne de 18 000 barils. Ce niveau « devrait passer à 25 000 b/j dans les semaines à venir », assure Adrian Drewett, PDG de Shell Gabon. Si tous les autres champs en exploitation dans le pays maintiennent leur performance actuelle, la production totale du Gabon devrait alors augmenter de 10 %, à près de 280 000 b/j. Shell Gabon, deuxième opérateur du pays (65 000 b/j), espère quant à lui, avec ses parts dans la production de Koula (10 000 b/j), redevenir le numéro un, devant Total Gabon (environ 71 000 b/j).
Découvert fin 2004, le gisement de Koula a englouti pour son développement un investissement de 250 millions à 300 millions de dollars sur cinq ans (de 190 millions à 225 millions d’euros). Selon Julien Nkoghé Békalé, le ministre gabonais des Mines, du Pétrole et des Hydrocarbures, « l’État encourage les opérateurs [majors et juniors, NDLR], à travers une politique fiscale avantageuse, à mettre en valeur les gisements jusque-là délaissés ». De fait, un puits dénommé Hibou est également en cours de forage à 25 km du champ Koula. Il devrait rapporter quelques barils de plus au pays.
