Machine électorale grippée en Centrafrique
Un rapport européen fait état de fraudes et d’irrégularités lors des élections générales de janvier dernier en Centrafrique. L’Union européenne pourrait geler sa contribution financière au second tour des législatives, le 27 mars prochain.
L’Union européenne, qui devait financer 60 % des élections centrafricaines (9,5 millions d’euros), pourrait geler sa contribution au second tour des législatives du 27 mars, boycotté par l’opposition. Le 23 janvier, le premier tour, qui associait présidentielle et législatives, ne l’a en effet pas satisfaite. Catherine Ashton, la chef de sa diplomatie, l’a fait savoir par lettre à François Bozizé, le président réélu.
Le rapport de deux experts mandatés par Bruxelles (sous embargo, mais dont Jeune Afrique s’est procuré une copie), souligne par ailleurs que « les scrutins du 23 janvier semblent, au-delà des problèmes logistiques, avoir été marqués par des irrégularités et des fraudes à différents niveaux ». À en croire ce document, « la garde présidentielle a, semble-t-il, apporté son concours aux nombreuses manœuvres frauduleuses et irrégularités ». Le « nombre très élevé de votes par dérogation » pose notamment question : il varie entre la présidentielle et les législatives, ce qui est naturellement impossible dans un vote couplé.
En conséquence, l’UE n’a pas assisté à l’investiture de François Bozizé, le 15 mars. Seuls l’ambassadeur de France ainsi que les consuls du Danemark et du Royaume-Uni étaient présents, aux côtés des présidents tchadiens (Idriss Déby Itno), équato-guinéen (Teodoro Obiang Nguema) et gabonais (Ali Bongo Ondimba).
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