Côte d’Ivoire : droits de l’homme, une enquête de l’ONU à hauts risques

Après Amnesty International et Human Rights Watch, l’ONU prépare un rapport sur les violations des droits de l’homme commises en Côte d’Ivoire pendant les violences de la crise post-électorale. Celui-ci pourrait citer des noms de responsables présumés de haut rang, et apporter les premiers éléments de preuves pour une éventuelle procédure devant la justice internationale.

Cadavres dans les rues du Plateau, à Abidjan, près de la librairie de France, début avril 2011. © D.R

Cadavres dans les rues du Plateau, à Abidjan, près de la librairie de France, début avril 2011. © D.R

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Publié le 3 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Pas sûr que les invités à l’investiture de Alassane Ouattara, le 21 mai à Yamoussoukro, aient abordé le sujet… C’est le 9 juin que la Commission d’enquête de l’ONU chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme commises en Côte d’Ivoire depuis le 28 novembre 2010 (date du second tour de la présidentielle) devrait rendre son rapport, qui sera transmis au Conseil de sécurité.

Dirigée par le juriste thaïlandais Vitit Muntabhorn assisté de l’avocate béninoise Reine Alapini Gansou et de l’universitaire soudanais – formé en France – Souleïmane Bado, qui ont enquêté sur le terrain pendant un mois, ses conclusions sont très attendues et pourraient servir de base de travail aux procédures initiées devant la Cour pénale internationale. Ce dossier est l’une des priorités les plus sensibles du président Ouattara, que le rapport d’Amnesty International sur la même période, rendu public le 24 mai, ne ménage guère. Pas plus que celui de Human Rights Watch, publié le 2 juin et qui se limite, lui, à une période plus courte – du début d’avril à la fin de mai.

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Une bonne partie de ce document – qui stigmatise également les atrocités commises par les milices et les forces de sécurité loyales à Laurent Gbagbo – est en effet consacrée (y compris le titre même du rapport) aux multiples exactions commises dans l’Ouest par ses partisans entre fin mars et début mai. Or, estime Amnesty, dans la mesure où « les liens de subordination entre les forces armées des Forces nouvelles et Alassane Ouattara ont été définitivement éclaircis » à la suite de l’intégration de celles-ci au sein des FRCI par décret présidentiel le 17 mars, le nouveau président « assumait » à partir de cette date « la responsabilité de tous les actes commis ou tolérés par ces forces armées ».

Une interprétation déjà contestée à Abidjan. Il est vrai qu’Amnesty ne fait que rapporter des témoignages de victimes et n’a pas enquêté sur les auteurs et commanditaires directs de ces tueries. La commission de l’ONU devrait être beaucoup plus précise – et nominative…

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