Sénégal : les premiers pas du Crédit libanais
Aucun groupe bancaire du pays du Cèdre n’avait encore implanté une filiale au sud du Sahara. Depuis un an, c’est chose faite, à Dakar.
Il ne s’agit pas d’être une banque libano-libanaise. L’établissement, qui dispose d’un des capitaux sociaux les plus élevés du pays avec 10 milliards de F CFA (15,2 millions d’euros), s’adresse à tout le monde. « Nous avons dans notre actionnariat toutes les nationalités, nous recrutons du personnel sénégalais car le pays a beaucoup de compétences et, même si nous invitons tous les Libanais de Dakar à nous rejoindre, notre portefeuille client est aujourd’hui à 50 % non libanais, assure Anwar Abou-Jaoudé. Nous voulons allier l’expérience libanaise aux compétences sénégalaises. » Une position très terre à terre, dans un secteur où la relation commerciale est d’abord basée sur la confiance plutôt que sur la nostalgie.
Plateforme régionale
Le réseau d’agences est amené à se développer rapidement, avec l’objectif d’acheter et d’ouvrir une à deux succursales d’ici à la fin de l’année. « Il doit y avoir de plus en plus de guichets si nous voulons augmenter le taux de bancarisation », estime de manière générale Anwar Abou-Jaoudé. La banque, qui vise quelque 1 500 clients (particuliers et sociétés), affiche déjà 7 milliards de F CFA de dépôts au premier trimestre 2011, et 500 clients. Une croissance « satisfaisante » mais « relativement lente », que le directeur général explique par la culture même du pays.
Le constat d’une Afrique plus stable et émergente a décidé le groupe à venir poser les bases de ce qui devrait devenir une plateforme pour le reste de la sous-région. « Le Sénégal représente la porte d’entrée de Crédit international en Afrique de l’Ouest », a déclaré Joseph Torbey. Le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Nigeria figurent parmi les prochains pays qui pourraient voir ouvrir une antenne du Crédit libanais (toujours sous l’enseigne de Crédit international) à partir de 2012. « L’Afrique a énormément de ressources, c’est le grenier du futur, assure Anwar Abou-Jaoudé. Il faut donner aux investisseurs la sécurité et la stabilité d’un établissement qui a déjà fait ses preuves. C’est le cas du système bancaire libanais. »
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