Bourguiba déclaré inapte à gouverner
« L’évolution actuelle de son état de santé physique et mental ne lui permet plus d’exercer les fonctions inhérentes à sa charge. » C’est la phrase clé de l’attestation médicale signée par un panel de sept médecins traitants* du président Habib Bourguiba, alors âgé de 84 à 87 ans, selon l’année de naissance que l’on retient. Appelés en urgence peu avant l’aube en ce samedi 7 novembre 1987 et reçus dans un bâtiment gouvernemental au centre de Tunis, ils n’ont fait que constater ce que la population savait déjà depuis des mois, sinon des années, au vu des « activités présidentielles », dont les images étaient diffusées par les journaux télévisés. Le devoir accompli, les médecins signataires ont tous gardé, depuis, un profil bas. Y compris le colonel major médecin Mohamed Gueddiche (il sera élevé au grade de général de division en 1992). Médecin particulier de Zine el-Abidine Ben Ali depuis le 7 novembre 1987, il a eu la clairvoyance de ne pas céder aux délices de la politique. Professeur en cardiologie, président de plusieurs sociétés médicales, associations sportives, sociales et culturelles, Mohamed Gueddiche est une figure charismatique dans les milieux médicaux tunisiens et maghrébins. Chef du service de cardiologie à l’hôpital militaire de Tunis, il a dirigé en personne l’équipe qui a pris en charge Bourguiba lorsqu’il y a été hospitalisé en mars 2000, peu avant sa mort, le 6 avril.
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