Ingabire relâchée mais sous pression
L’opposante Victoire Ingabire a été remise en liberté jeudi, mais reste sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la capitale. Trois hommes présentés comme des « complices » dans la préparation « d’actes terroristes » ont été arrêtés vendredi.
Aucun déplacement à l’extérieur de Kigali et obligation de se présenter devant un juge tous les lundis. C’est dans ces conditions difficiles que Victoire Ingabire va devoir préparer la présidentielle prévue en août prochain.
L’opposante des Forces démocratiques unifiées (FDU, parti non agréé par les autorités) a été remise en liberté provisoirement jeudi, après avoir été incarcérée et formellement accusée, la veille, d’« association avec un groupe terroriste », de propagation de l’idéologie du génocide, de négationnisme et de « divisionnisme ethnique ».
Trois « complices » d’Ingabire arrêtés
Victoire Ingabire est également accusée d’entretenir des contacts avec les rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), présents dans l’est de la République démocratique du Congo, près de la frontière avec le Rwanda. Trois hommes présentés comme des officiers des FDLR complices de Victoire Ingabire ont été arrêtés vendredi.
« Les trois officiers des FDLR nous ont affirmé avoir collaboré avec Ingabire dans des plans visant à semer l’insécurité au Rwanda et à déstabiliser le pays. Il s’agit des lieutenants-colonels Tharcisse Mbiturende et Noël Habiyakare, ainsi que du lieutenant Jean Marie Karuta », a affirmé le procureur général Martin Ngoga. Ils auraient reconnu « avoir rencontré Mme Ingabire à plusieurs reprises à Kinshasa (en RDC) et affirment qu’à certaines occasions, elle leur a donné un appui, notamment financier », d’après le procureur.
Depuis son retour à Kigali en vue de l’élection présidentielle, où elle compte concourir face au président Paul Kagamé, Victoire Ingabire enchaîne les difficultés judiciaires. Elle était déjà interdite de quitter le territoire depuis la fin mars.
On lui reproche notamment ses déclarations le jour de son arrivée au Rwanda, le 16 janvier 2010. Après avoir déposé des gerbes de fleurs à un mémorial du génocide des Tutsis à Kigali, elle avait demandé que les auteurs de crimes contre les crimes commis contre le Hutus soient également jugés. (avec AFP)
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