Le pélerinage de Djerba placé sous haute surveillance

Quelque cinq mille fidèles juifs s’apprêtent à converger, du 30 avril au 2 mai, sur l’île de Djerba, en Tunisie, pour le pèlerinage de la Ghriba. Un moment clé de recueillement et de festivités pour la communauté juive du Maghreb. Pour l’accueillir, le site est placé sous haute surveillance.

Des juifs déposant des bougies dans la synagogue de la Ghriba, le 12 mai 2009. © AFP/Fethi Belaid

Des juifs déposant des bougies dans la synagogue de la Ghriba, le 12 mai 2009. © AFP/Fethi Belaid

Publié le 27 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Depuis quelques jours, l’île de Djerba s’est transformée en quartier de haute sécurité. Dispositifs de contrôle rigoureux sur les routes et à l’entrée des hôtels, accès limité à l’aéroport et quadrillage en bonne et due forme par les forces de l’ordre… Les autorités sont sur le pied de guerre. Le 21 avril 2002, à l’occasion du pèlerinage, le site avait été la cible d’un attentat revendiqué par Al-Qaïda, qui avait fait 21 morts.

Le climat est d’autant plus tendu, cette année, que la secrétaire générale du Parti démocratique progressiste (PDP), Maya Jribi, a tenu des propos peu amènes à l’égard de la communauté juive. Dans un communiqué à l’agence palestinienne Paltoday, le 14 avril, elle a exigé du gouvernement tunisien que « les Israéliens ne soient plus autorisés à venir à Djerba ». Une proposition étonnante, quand on sait que la plupart des pèlerins sont d’origine tunisienne.

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Une tribune de paix

Pourtant, le pèlerinage de la Ghriba se veut une tribune pour la paix entre les communautés. Le discours d’ouverture des festivités que tiendra Haïm Bittan, grand rabbin de Tunisie, va même plus loin. Dans son élocution en tunisien, celui-ci devrait rappeler que, par tradition, tout juif ayant vécu en paix dans un pays – comme c’est le cas en Tunisie – doit servir ce dernier.

En présence de Slim Tlatli, ministre du Tourisme tunisien, le grand rabbin invitera ainsi la communauté à investir dans l’économie du pays et à participer à son développement. Un millier de juifs vivent encore en Tunisie, et beaucoup s’inscrivent depuis longtemps dans cette perspective. Certains perpétuent des savoir-faire familiaux, comme les bijoutiers de Djerba. D’autres sont plus connus, tel Roger Bismuth, membre de la Chambre des conseillers du Parlement tunisien et fondateur du groupe industriel Bismuth, à Tunis, spécialisé dans l’alimentaire, la chimie, l’électricité ou les services.

Le pèlerinage de la Ghriba se tient chaque année dans le village d’Er Riadh, sur l’île de Djerba, au 33e jour de la Pâque juive. Le point de chute du voyage, pour les fidèles, est la synagogue de la Ghriba, édifiée il y a plus de 2 500 ans. C’est la plus ancienne d’Afrique.
 

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