À la poursuite des FDLR
Kinshasa a décidé de poursuivre l’opération « Amani Leo » jusqu’en août, avec le soutien logistique de l’ONU. Dirigée contre les rebelles des FDLR dans l’Est, l’offensive rencontre un certain succès.
La guerre contre les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) continue de plus belle dans l’est. Kinshasa a décidé de poursuivre jusqu’au mois d’août l’opération des Forces armées de la RD Congo (FARDC) en coordination avec la mission de l’ONU (Monuc, qui doit se retirer progressivement du pays). Une intervention qui avait débuté en janvier et qui prenait le relais de l’offensive très controversée de 2009.
La nouvelle phase de cette offensive, dont la durée initiale était de trois mois, plus trois autres mois si nécessaire, avait été baptisée « Amani Leo » (« paix », en swahili). Elle consiste pour les FARDC à tenter de harceler les FDLR avec « des opérations de ratissage » dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, a affirmé à l’AFP le major Vianney Kazarama, porte-parole de cette opération. Objectif : repousser les FDLR loin de la frontière avec le Rwanda, dans des forêts difficilement accessibles, afin de les couper de leurs ressources économiques – en particulier l’exploitation illégale de mines).
Les effectifs des FDLR divisés par deux, selon l’ONU
L’opération rencontre un certain succès, même si elle est loin d’avoir éradiqué l’insécurité dans l’Est. Lors de nouveaux combats, du 3 au 8 juin dans les territoires de Walikale, Masisi et Homdo-Nord, en province du Nord-Kivu, les FARDC ont tué 27 rebelles hutus et détruit 61 de leurs positions, a affirmé le major Kazarama. Selon l’ONU, le nombre de FDLR, dont beaucoup sont accusés d’avoir participé au génocide de 1994 au Rwanda, est passé de 6 000 à 3 200 combattants entre 2009 et aujourd ‘hui.
Les défections au sein des rebelles se multiplient. Du 1er janvier 2009 au 8 juin 2010, plus de 2 600 combattants rwandais, majoritairement des FDLR, ont ainsi regagné leur pays avec leur famille, selon la Monuc. Leurs mauvaises conditions de vie dans la forêt les poussent à déserter pour se rendre aux équipes « Désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation » (DDRRR) de la Monuc, et à retourner au Rwanda. (avec AFP)
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