Kabila et Kagamé scellent leur réconciliation

Lundi 6 septembre, le président congolais Joseph Kabila a fait le déplacement à Kigali pour l’investiture du président rwandais Paul Kagamé. Un geste symbolique fort qui consacre la réconciliation entre les deux États.

Le président Paul Kagamé, le 27 août, à Nairobi au Kenya. © AFP

Le président Paul Kagamé, le 27 août, à Nairobi au Kenya. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 6 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Actualisé le 6 septembre à 18h.

L’investiture du président rwandais Paul Kagamé, qui entame un deuxième septennat après avoir été réélu le 9 août avec 93 % des voix, a été très courue. D’une capacité de plus de 30 000 places assises, le stade national de Kigali était bondé. Une dizaine de chefs d’État africains ont également participé à la fête.

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Parmi ces derniers, le voisin Joseph Kabila. Sa présence, exceptionnelle puisque c’est son premier déplacement de chef d’État à Kigali, scelle la réconciliation entre les États rwandais et congolais, dont les relations ont été longtemps rendues difficiles par la présence en RD Congo des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui sont impliquées dans le génocide de 1994. Depuis l’arrestation de Laurent Nkunda, en janvier 2009, et sa mise en résidence surveillée à Kabuga, dans la banlieue de Kigali, le rapprochement entre les deux pays n’a cessé de s’affirmer

Les « mensonges » de l’Occident

Parmi les autres chefs d’État présents, ce lundi : le Burundais Pierre Nkurunziza, le Kényan Mwai Kibaki, le Burkinabè Blaise Compaoré et le Togolais Faure Gnassingbé.

Dans un passage de son discours d’investiture parlant des rapports entre son pays et l’Occident, Kagamé a dénoncé les « mensonges » dont le Rwanda serait victime. « Il y a beaucoup de gens qui se sont arrogé le droit de contrôler et critiquer ce que font les autres, qui critiquent nos bonnes réalisations et rejettent sur nous leurs mauvaises actions », a-t-il commencé. « Personne ne peut nous donner de leçon d’inclusion ou de tolérance, personne ne nous donnera une vision et cela ne nous empêchera pas d’atteindre nos objectifs. Nous dénonçons avec la dernière énergie tous les mensonges dont ils nous accusent », a-t-il ajouté, restant volontairement dans l’imprécision.

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Début de mandat difficile

En prévision de l’événement, rues et bâtiments des différents quartiers de la capitale avaient été entièrement repeints la semaine dernière. Lundi matin, la radio nationale publique Radio Rwanda diffusait des chansons louant les réalisations de Kagamé durant le premier septennat. Le gouvernement a alloué l’équivalent de 100 dollars (78 euros) à chaque village (la plus petite entité administrative) pour une cérémonie de « convivialité » à la fin de la retransmission radiophonique de la cérémonie.

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Paul Kagamé entame son deuxième mandat dans des conditions difficiles, alors que de nombreux militaires ont fait défection et qu’un projet de rapport de l’ONU accuse l’armée rwandaise d’avoir commis entre 1996-1998 des crimes pouvant être qualifiés de génocide contre des réfugiés hutus rwandais en RDC. En réaction, Kigali a menacé de retirer ses 3 550 soldats de la paix déployés au Soudan sous l’égide de l’ONU, si cette organisation publie un tel rapport jugé « outrancier » par les autorités rwandaises.
 

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