Présidentielle : apaisement avant le scrutin après la nomination de Sangaré à la tête de la Ceni
Les camps de Alpha Condé et de Cellou Dalein Diallo, tous deux finalistes pour l’élection présidentielle, ont approuvé la nomination du général malien Siaka Toumani Sangaré à la tête de la Ceni. Le second tour du scrutin paraît donc sauvé et devrait avoir lieu le 24 octobre, comme prévu.
L’arrivée du général malien Siaka Toumani Sangaré à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), mardi 19 octobre, a été approuvée par l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo. « C’était notre principale revendication d’enlever Camara de la tête de la Ceni. Même la nomination d’un étranger, nous y étions favorables », a déclaré Amadou Oury Bâ, vice-président de l’UFDG.
« Le fait d’enlever (Louseny) Camara est une victoire pour nous. C’est un bon signe », a-t-il poursuivi avant d’ajouter : « Nous sommes prêts pour le vote de dimanche. » Un ton qui change radicalement avec celui que le même Oury Bâ avait employé lundi, quand il avait appelé les militants de son parti à paralyser le pays pour empêcher que le second tour de l’élection présidentielle, prévu dimanche 24 octobre, puisse avoir lieu.
Retour au calme
Lundi et mardi, les partisans de l’UFDG avaient alors provoqué les forces de l’ordre qui avaient répliqué en faisant feu à balles réelles. Bilan non officiel de ces deux jours d’émeute : au moins deux morts et 29 blessés, selon l’Observatoire national des droits de l’homme (ONDH) et des sources hospitalières. Pierres, pneus brûlés, restes de barricades jonchaient les rues de Conakry ce mercredi, mais les forces de l’ordre s’étaient fait discrètes, et le calme semblait revenu.
Même le camp du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d’Alpha Condé accepte la nomination de Sangaré et se dit prêt pour l’élection. « Nous accueillons favorablement cette nomination et nous souhaitons bel et bien que cette élection se tienne comme prévu dimanche », a confirmé François Lonsény Fall, un des leaders de l’Alliance arc-en-ciel qui soutient Alpha Condé.
Le nouveau président de la Ceni, représentant en Guinée de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), était jusqu’alors simple expert technique auprès de la Ceni. Ses adjoints sont les ex-présidents intérimaires de la Ceni qui avaient été contestés tour à tour par les deux camps : Louseny Camara (par l’UFDG) et Aminata Mame Camara (par le RPG). Un autre étranger, le général burkinabè Aly Traoré, est également impliqué au plus haut niveau dans la préparation du scrutin. Il dirige le Comité de suivi et de l’évaluation des actes préparatoires du second tour.
Hommage français au médiateur Compaoré
La France se dit elle aussi soulagée par la désignation de Sangaré par le chef de la transition, le général Sékouba Konaté. Cela « vient mettre un terme salutaire à plusieurs semaines de contentieux sur la composition de la Ceni, marquées par des incidents graves, menaçant la tenue du second tour de scrutin », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
Il a également rendu hommage « aux efforts inlassables du médiateur burkinabè » dans la crise guinéenne, le président Blaise Compaoré, qui est à l’origine de l’idée de nommer un étranger à la tête de la Ceni. (Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- Pourquoi l’UE s’apprête à accorder un nouveau soutien à l’intervention rwandaise a...