Le TP Mazembe perd la finale, les supporteurs « déçus mais pas trop »
Le club congolais du Tout-Puissant Mazembe s’est incliné en finale de la Coupe du monde des clubs, battu 3 buts à 0 par l’Inter Milan. Les supporteurs, fiers du parcours de leur club, ont suivi le match suspendus aux lèvres des commentateurs, entre deux averses.
Le miracle n’a pas eu lieu, et le mach historique ne s’est pas mué en victoire retentissante pour l’Afrique. De Kinshasa à Lubumbashi en République démocratique du Congo (RDC), de nombreux Congolais étaient déçus mais malgré tout fiers de leur club, le Tout-Puissant Mazembe, vaincu par l’Inter Milan (3-0) samedi 18 décembre en finale du Mondial des clubs, la première disputée par un club africain.
Dans la capitale Kinshasa, les récurrentes pannes de courant ont gâché la finale historique, et des centaines de supporteurs agglutinés devant des téléviseurs dans des bars ont dû faire la chasse au générateur, à seulement quelques minutes du coup d’envoi.
Puis, dès la treizième minute, l’Inter ouvre le score. Le commentateur de la télévision Digital Congo s’exclame "ça commence mal pour le TP Mazembe ! "
Au même moment à Goma, dans le Nord-Kivu, à plus de 1 500 km à l’est de la capitale congolaise, des cris de désespoir retentissent du salon de coiffure "The best", où sont rassemblées une quarantaine de personnes. "Ca ne va pas, il faut qu’on marque", s’inquiète un jeune. Quatre minutes plus tard, nouveau but contre Mazembe. "Ho la la ! ho la la!", répète le commentateur à la télévision. A la radio nationale, son lointain, nasillard et avec des blancs réguliers, le commentateur au téléphone se rassure enfin après une bonne action des Congolais qui ne sortiront "pas ridicules de ce tournoi".
"Les Chinois doivent rentrer chez eux"
Suivent des commentaires sur l’arbitrage : "L’arbitre japonais va abîmer le match, il ne faudrait plus qu’il arbitre", assène le journaliste.
A Lubumbashi, la capitale de la province du Katanga (sud-est), où le club est basé, on suit la rencontre dans les bars ou sous la pluie, sur un écran géant installé dans le centre-ville. Les critiques à l’égard de l’arbitre japonais fusent.
Certains crient : "Les Chinois doivent rentrer chez eux". De nombreux Chinois travaillent à Lubumbashi et au Katanga, où des entreprises chinoises exploitent du cuivre.
Au cours de la soirée, quelques supporteurs mécontents sont même allés jusqu’à piller des boutiques appartenant à des ressortissants chinois, et la police à dû tirer en l’air pour les disperser. Il n’y a pas eu de blessé, selon les premiers éléments d’informations sur place, et le calme est revenu rapidement.
"Ils vont renverser la vapeur"
A Lubumbashi la pluie ne s’arrête pas, devant l’écran géant les spectateurs sont trempés jusqu’aux os. "La pluie est une bénédiction. On croit à la victoire", assure l’un d’eux. A Kinshasa on espère aussi. "Mazembe a montré à la face du monde qu’il est un grand club. Ils vont renverser la vapeur", assure Albert Kikunu.
La seconde mi-temps n’y changera rien et Mazembe encaisse un troisième et dernier but à 5 minutes de la fin. "Les carottes sont cuites, complètement", se désole le commentateur de la radio nationale.
A Kinshasa, dans les locaux du fan club du TP, on applaudit quand même à la remise des médailles avant d’entonner des chants à la gloire du club, et de se disperser. A Lubumbashi, Héritier Data, "supporteur du TP comme tout Congolais qui se respecte", se dit "déçu mais pas trop. On a perdu mais ce n’est tout de même pas donné à tout le monde de disputer une finale du mondial. L’année prochaine on va gagner !". (avec AFP)
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