La junte chiffre à 98 millions d’euros les détournements sous l’ère Tandja

Selon un rapport de l’Inspection d’État, les détournements s’élèveraient à 98 millions d’euros pendant les dix années passées au pouvoir par Mamadou Tandja. Des accusations qui rendent incertaine une libération prochaine de l’ex-président nigérien.

Mamadou Tandja, alors encore président du Niger, le 27 septembre 2009 au Venezuela. © AFP

Mamadou Tandja, alors encore président du Niger, le 27 septembre 2009 au Venezuela. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 30 décembre 2010 Lecture : 1 minute.

Sous pression internationale (Sénégal, Cedeao) pour libérer l’ex-président Mamadou Tandja renversé en février, la junte nigérienne vient de rendre public, mercredi 29 décembre, un rapport sur les crimes économiques qui auraient été commis pendant les dix ans où celui-ci était au pouvoir au Niger.

En tout, les malversations porteraient sur plus de 64 milliards de FCFA (soit près de 98 millions d’euros).

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Ce sont en tout cas les résultats d’une enquête de l’inspection d’État. Le rapport qui en découle met directement en cause Tandja, ainsi que « 2 069 personnes au titre de diverses malversations financières, allant du détournement de deniers publics aux indemnités indûment perçues ». Ex-ministres et députés, militaires, membres de la famille Tandja… Tous les apparatchiks du régime sont épinglés.

« Le total de ces irrégularités financières culmine à plus de 64 milliards de FCFA, dont 57 milliards de FCFA (près de 87 millions d’euros) de détournements pendant la période allant 2000 à 2010 », précise le rapport.

Poursuites judiciaires

« Plusieurs dossiers dans lesquels [Tandja] est cité ont été finalisés et transmis aux autorités compétentes », indique Niamey. Le rapport de l’inspection d’État doit désormais être décortiqué par la « Commission de lutte contre la délinquance économique et financière », créée en mai par le chef de la junte, le général Salou Djibo. Puis, la commission notifie aux personnes incriminées les sommes qu’ils doivent rembourser, s’ils veulent éviter d’aller devant la justice.

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Plusieurs hauts responsables ont déjà été incarcérés dans ce grand nettoyage économique et, courant décembre, la Cour d’État du Niger a levé l’immunité de Tandja. Une décision qui, selon le porte-parole du gouvernement Laouali Dan Dah, ouvre la voie à des poursuites judiciaires contre lui.

Pour l’instant, le bilan de la Commission est maigre. Dans une déclaration à la télévision d’État mardi soir, le président de la commission, Abdoul-Karim Mossi, a affirmé avoir reçu 50 dossiers relatifs à ces malversations et avoir réussi à récupérer 5,626 milliards F CFA (près de 8,6 millions d’euros).  (avec AFP)

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