Confusion autour d’une éventuelle rencontre Gbagbo – Ouattara
Le médiateur de l’Union africaine (UA), le Premier ministre kényan, Raila Odinga a affirmé mardi à l’AFP que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara auraient accepté de se rencontrer « pour un face à face […] à certaines conditions ». Une éventuelle rencontre que le camp Ouattara a vigoureusement démenti. Explications.
« Côte d’Ivoire : Ouattara et Gbagbo acceptent de se rencontrer ». C’est ainsi que l’AFP a titré une dépêche diffusée mardi matin, à l’issue d’un entretien téléphonique au cours duquel le médiateur de l’Union africaine (UA) Raila Odinga, actuellement à Abuja (Nigeria) avait évoqué cette hypothèse. L’information a brièvement enflammé tous les sites internet d’information dans la foulée.
Pourtant, comme Jeuneafrique.com l’indiquait lundi soir, Alassane Ouattara était loin d’avoir accepté cette rencontre. Son camp a d’ailleurs immédiatement démenti une possible rencontre avec Laurent Gbagbo, qualifiant cette information de « totalement fausse », par la voix d’Ali Coulibaly.
Strictes conditions
Alassane Ouattara a en effet posé trois conditions à toute rencontre avec le président sortant : l’acceptation du résultat des urnes, sa reconnaissance comme président de la Côte d’Ivoire et la levée du blocus de l’hôtel du Golf, où il est réfugié avec le gouvernement qu’il a nommé depuis l’annonce des résultats du second tour.
Au vu de la position de Laurent Gbagbo, on voit mal comment elles pourraient être acceptées. Autant dire qu’Alassane Ouattara n’entend rencontrer son adversaire que pour négocier une éventuelle reddition.
Selon nos informations, les exigences avaient été détaillées devant la délégation conduite par Raila Odinga lui-même, qui ne pouvait ignorer qu’il était extrêmement difficile de les réaliser. Comment interpréter dès lors, cette annonce intempestive ? Est-ce une erreur de l’AFP qui aurait mal compris le message ? Selon la dépêche de l’agence, Raila Odinga a effectivement déclaré que la rencontre ne pourrait se faire qu’à « certaines conditions ». Mais celui-ci se serait targué par ailleurs d’avoir « rompu la glace » entre les deux hommes.
Cette communication risque en tout cas de discréditer la médiation de l’UA. « Nous ne sommes pas contents », de cette déclaration, a déjà fait savoir Ali Coulibaly, le conseiller diplomatique d’Alassane Ouattara, à l’AFP.
Comme le président nigérian et de la Cedeao Goodluck Jonathan l’a déclaré mardi matin, la crise ivoirienne est plus que jamais dans « l’impasse ».
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