L’ambassadeur de France se fâche avec la presse tunisienne

Une vidéo circulant sur internet montre le nouvel ambassadeur de France en Tunisie, Boris Boillon, s’emportant de manière bien peu diplomatique contre des journalistes tunisiens. Un buzz qui ne rehausse pas l’image de la France, déjà passablement écornée par le scandale de l’affaire Michèle Alliot-Marie.

Boris Boillon ne s’est pas fait beaucoup d’amis dans la presse tunisienne. © AFP

Boris Boillon ne s’est pas fait beaucoup d’amis dans la presse tunisienne. © AFP

Publié le 18 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Fraîchement nommé ambassadeur de France en Tunisie, après avoir été en poste en Irak, Boris Boillon a tenu son premier point presse jeudi 17 février, annonçant « l’ouverture d’une nouvelle page » avec le pays. Après un discours plein de bonnes intentions, la presse est conviée à la table de l’ambassadeur pour un déjeuner qui s’annonce convivial. Mais c’était sans compter sur la susceptibilité de Monsieur l’ambassadeur.

À la question d’une journaliste sur la position ambigüe adoptée par la France tout au long de la révolution tunisienne, Boillon s’emporte, usant d’un langage très familier et prenant des attitudes moralisatrices et autoritaires. « N’essayez pas de me faire tomber sur des trucs débiles », dit-il en haussant le ton, d’un air très agacé. « Franchement, vous croyez que j’ai ce niveau ? Vous croyez que moi je suis dans la petite phrase débile ? »

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Doigt accusateur

L’entretien tourne au sermon. Les journalistes n’arrivent pas à placer un mot. Boillon élude définitivement le débat sur les positions du gouvernement français. D’une main il agite sa fourchette, de l’autre, il pointe un doigt accusateur vers les journalistes et adopte un ton paternaliste. « Je ne suis pas là pour me mettre dans des citations (petit silence) il a dit ça, il a dit ça »… Puis il place quelques mots d’arabe, son arme secrète. « Je vais vous dire un truc, je suis pour gagner aakd athika ma baynana [un contrat de confiance entre nous, NDLR] ».

Sent-il qu’il a dépassé les limites du convenable ? L’ambassadeur tente d’amadouer ses interlocuteurs. « Honnêtement, je suis prêt à vous ouvrir mon cœur et mes livres à partir du moment où s’établit entre nous une relation responsable », dit-il.

Mais après le déjeuner, Boillon explose à nouveau lors d’un autre entretien avec une journaliste. Celle-ci lui pose une question sur son jeune âge, qui pourrait être, selon elle, de nature à inquiéter les Tunisiens. « Laissez-moi débuter ma mission. Je suis un ambassadeur. Respectez-moi. Stop, c’est fini… C’est lamentable ! », lance-t-il, plein d’une colère froide, en mettant brutalement fin à l’entretien. Un geste qui, au final, n’est pas vraiment de nature à rassurer les Tunisiens sur le caractère calme et apaisé de notre jeune « Sarkoboy » décomplexé.

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 Voir la vidéo du "dérapage" de Boris Boillon (via leocaysor)

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