L’hypothèse d’une intervention militaire en Libye

L’opposition libyenne le réclame, Les États-Unis et la Grande-Bretagne y sont favorables, mais l’ensemble de la communauté internationale peine à envisager un recours à la force pour faire stopper la sanglante répression que Kadhafi mène en Libye.

Un navire de guerre américain en route pour la Libye, le 2 mars. © AFP

Un navire de guerre américain en route pour la Libye, le 2 mars. © AFP

Publié le 2 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Après les sanctions économiques, la communauté internationale va-t-elle trancher en faveur de l’intervention militaire en Libye ? Pour l’heure, aucun consensus ne ressort des discussions en cours aux Nations unies et à l’Otan. L’idée provoque même de profondes dissensions entre les pays membres, en raison notamment des craintes de réactions dans le monde arabe.

« L’éventualité d’une zone d’exclusion aérienne », moins aboutie qu’une intervention militaire, pourrait toutefois faire partie des sujets abordés ce mercredi 2 mars par les ambassadeurs des 28 pays de l’Otan réunis à Bruxelles, a indiqué un responsable de l’organisation. Cela nécessiterait le déploiement d’avions de surveillance et de chasse, de radars et de ravitailleurs. Une opération complexe mais réalisable, même si elle serait compliquée par les actions humanitaires en cours en Libye, estime un diplomate européen.

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Comme la Turquie, qui estime que « l’Otan n’a rien à faire là-bas », la France s’oppose à une intervention. « Je ne sais pas quelle serait la réaction […] des populations arabes tout au long de la Méditerranée si on voyait les forces de l’Otan débarquer », a déclaré le nouveau ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.

Navires américains au large de la Libye

Les États-Unis et la Grande-Bretagne, en revanche, y sont plutôt favorables. Les deux pays pourraient décider d’entreprendre seuls de telles démarches, en contournant l’ONU et l’Otan mais risqueraient de provoquer une crise diplomatique internationale et de raviver les divisions transatlantiques à un niveau jamais connu depuis l’invasion de l’Irak en 2003.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a  jugé « inadmissible » que le colonel Mouammar Kadhafi « puisse assassiner son propre peuple ». Il s’est prononcé pour la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au dessus de la Libye.

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Les États-Unis ont annoncé de leur côté un déploiement de forces militaires aériennes et navales. Le Pentagone a précisé qu’établir une zone d’interdiction de survol de la Libye nécessitait au préalable la destruction des défenses anti-aériennes de ce pays. Mercredi, deux navires de guerre américains, dont le porte-hélicoptères USS Kearsarge, ont traversé le canal de Suez et rejoint la Méditerranée pour se positionner au large de la Libye. Ce groupe d’opérations amphibies, avec quelque 800 Marines, une flotte d’hélicoptères et des installations médicales, peut assurer un soutien à des opérations humanitaires ou militaires.

Kadhafi promet "des milliers de morts"

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Le dirigeant libyen a aussitôt mis en garde contre une intervention militaire étrangère qui pourrait se solder par des « milliers de morts ». « Cette situation ne peut pas continuer et on doit y mettre fin », a-t-il assuré. « Si nous n’y parvenons pas par des moyens pacifiques, nous ne pourrons laisser notre pays dans la situation actuelle », a-t-il ajouté.

L’opposition libyenne a, pour sa part, encouragé la communauté internationale à accepter une intervention militaire. « Nous appelons les Nations unies et tout organisme international responsable à des frappes aériennes sur les positions et les fiefs des mercenaires », a indiqué un porte-parole.

Selon lui, ces « mercenaires », recrutés par le colonel Kadhafi, viennent de pays comme le Niger, le Mali et le Kenya. (avec AFP)

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